«Arab Idol» apporte à la Palestine la victoire sur un plateau de télé

«Arab Idol» apporte à la Palestine la victoire sur un plateau de télé
Les scènes de liesse se sont prolongées tard dans la nuit de samedi à dimanche. Place Manara, à Ramallah, une population euphorique se congratulait dans une atmosphère de coups de klaxon, de pétards joyeux et de pâtisseries partagées. Les lions de pierre qui décorent le lieu n’avaient pas été témoins d’un tel enthousiasme depuis longtemps, dont la spontanéité dépassait de loin les célébrations de l’entrée de la Palestine comme Etat observateur aux Nations unies. A Gaza, restaurants et salles à manger d’hôtel avaient fait le plein de familles venues suivre avec espoir la finale d’Arab Idol, l’émission de télé-crochet de la chaîne saoudienne MBC enregistrée à Beyrouth et suivie assidûment dans tout le monde arabe.

La nouvelle idole palestinienne a 23 ans, les cheveux noir jais, un sourire balançant entre innocence et séduction, une voix chaleureuse qu’il promène avec une facilité déconcertante dans le répertoire de la musique arabe. Samedi soir, Mohammed Assaf a été déclaré vainqueur de la deuxième saison d’Arab Idol. Au-delà de sa voix de velours et de son charme, c’est la réussite d’un enfant du pays que les Palestiniens ont fêté.

Né en Libye, Mohammed Assaf a grandi à Gaza dans le camp de réfugiés de Khan Younès. Il s’y est peu à peu fait connaître dans les mariages et les célébrations locales, avant de tenter sa chance à l’une des auditions d’Arab Idol en Egypte.

Le Hamas, maître de la bande de Gaza depuis 2007, percevait d’un œil désapprobateur un programme où jeunes hommes et jeunes filles se produisaient en tenues de soirée dans un show strass et paillettes très léché. Mais le mouvement islamiste a fini par se rallier in extremis à l’enthousiasme populaire en qualifiant Assaf d’«étoile palestinienne très prometteuse». A contrario, l’Autorité palestinienne n’a pas boudé son plaisir dès les débuts de l’émission. Fan convaincu, le président Mahmoud Abbas a passé un coup de fil personnel à Mohammed Assaf pour l’encourager avant la finale. Même le porte-parole en arabe de l’armée israélienne s’est fendu sur son compte Twitter d’un message de félicitations adressé au jeune homme. «Qui a besoin de politiciens quand on a Mohammed Assaf ?» ironisait hier un de ses admirateurs sur Facebook.

Alors que culture et politique sont rarement dissociés dans les Territoires palestiniens, le choix du jeune homme d’interpréter au soir de la finale une chanson patriotique, Ally el-Kofiya («brandis le keffieh»), a été acclamé comme un symbole d’unité pour tous les Palestiniens. Hier, sur Facebook, la page officielle de Mohammed Assaf explosait avec près de 780 000 «like».

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