Un panel de professeurs-chercheurs a mis en lumière, jeudi à Rabat, la relation historique étroite entre les Marocains et la ville d’Al-Qods, soulignant que la présence marocaine en Palestine n’est plus à prouver, mais nécessite davantage d’efforts en matière de documentation.
Lors de ce colloque initié par l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif en partenariat avec le Centre “Annahar Al Maghribia” pour les études stratégiques et les médias, et placé sous le thème de “La présence marocaine à Al Qods et en Palestine : symboles et significations”, les participants ont souligné que la présence du Maroc dans la ville sainte, à travers les différentes étapes historiques, n’était pas un fait isolé puisque les Marocains étaient une composante essentielle du tissu social maqdessi.
À cet égard, l’universitaire Idriss Quraych a fait observer que la contribution du Maroc à la défense d’Al-Qods est une constante qui jaillit de la profondeur spirituelle dans l’interaction avec les questions islamiques, rappelant la relation qui lie les Marocains à la ville d’Al-Qods depuis l’appel de Salah Eddine, auquel les Marocains ont répondu partant d’une profonde conviction spirituelle.
Dans son intervention sur L’immuabilité de la position marocaine sur Al-Qods et la question palestinienne, le professeur universitaire a affirmé que le Maroc interagit avec les questions internationales dans un engagement ferme envers les constantes fondamentales “basées sur des choix rationnels qui priment sur l’affectif et l’enthousiasme”, ajoutant que la défense de la cause palestinienne représente un pilier constant dans la diplomatie marocaine.
Pour sa part, le professeur d’histoire à l’université de Birzeit, Nazmi Al Jubeh, a mis en exergue, dans son intervention sur les significations et symboliques de la présence marocaine à Al-Qods à la lumière de l’étude (Marocains à Bayt Al Maqdiss), les étapes historiques majeures de la présence marocaine à Al-Qods, notant que celle-ci émane des “relations spirituelles” et de l’appartenance religieuse commune, et s’incarne dans la “présence concrète” des Marocains et de leur culture au sein d’Al-Aqsa.
Revenant à l’Histoire, l’universitaire a rappelé que cette présence s’est consolidée pendant l’époque Fatimide à travers la consécration d’un quartier aux soldats marocains ayant participé à repousser les croisades, faisant observer que cette présence se déclinait à la fois en intégration dans la société maqdessie et en présence passagère.
Le penseur et chercheur, Ibrahim Abrach, a quant à lui souligné que la relation du Maroc avec la Palestine ne se limite pas à une présence ponctuelle des Marocains à Al-Qods, mais la transcende vers une harmonie relationnelle entre les deux peuples qui défie le temps, et fait peu de cas des mutations politiques dans une région souvent soumises à la logique de constance et d’évolution.
Présentant une lecture “socio-historique” des relations maroco-palestiniennes, M. Abrach a indiqué que la présence marocaine à Al-Qods, et en Palestine en général, depuis la période Ayyoubide, a constitué une pierre d’achoppement pour les plans israéliens de s’emparer de la ville d’Al-Qods.
Pour sa part, le chercheur et journaliste Mohamed Redouane a noté dans son intervention mettant en exergue la présence de la Palestine et d’Al Qods dans la pensée marocaine, que “les séminaires et les études qui s’intéressent aux liens entre les Marocains et ce lieu béni revêtent une grande importance car ils contribuent à éveiller les générations émergentes à l’égard de cette relation spirituelle”.
Le directeur du Département du tourisme et des antiquités auprès de la Direction des affaires d’Al-Qods, Yusuf Natsheh, a évoqué le sujet des “quatre manuscrits du Coran conservé dans la Mosquée Al-Aqsa du Sultan Abou Al-Hassan Al-Marini”, indiquant que ces manuscrits coraniques écrits par Abou Al-Hassan Al-Marini sont les bases du renforcement et de la durabilité des relations entre le Maroc et Al-Qods de par leur valeur émotionnelle et décorative, déplorant à cet égard la dissimulation des symboles de la présence marocaine, notamment son paysage architectural.
De son côté, le professeur de l’enseignement supérieur Mohamed Hatmi a souligné, dans une intervention qui retrace la présence marocaine à Al-Qods et en Palestine à travers l’action diplomatique depuis l’ère du Roi Mohammed V à celle du Roi Mohammed VI, que la cause palestinienne bénéficie du soutien de toutes les composantes marocaines, poursuivant que l’intérêt qu’éprouvent les marocains pour Al-Qods ne relève pas d’une “politique populiste destinée à servir des intérêts internes”, mais plutôt d’un principe contant soutenus par des efforts diplomatiques consentis par le Royaume.
Ce colloque intervient dans le cadre de l’intérêt que porte l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif aux activités de recherche et de documentation sur l’histoire et la civilisation de la ville d’Al-Qods, et dans le cadre du financement de l’Agence d’études centrées sur un certain nombre de questions sociales conformes à ses intérêts.