Mohamed Hennad déplore que "le pouvoir en place ne veut pas faire sa mue", alors que la région a connu des bouleversements profonds, avant de noter qu’"il faut, aussi, se rendre à l’évidence qu’il est foncièrement incapable de faire cette mue sans qu’il y soit contraint d’une manière ou d’une autre".
"Je dirais même qu’il est crispé, ne sachant quoi faire pour dépasser l’impasse politique que le pays vit depuis une bonne vingtaine d’années. Car, il doit penser que toute initiative crédible de changement dans les mœurs politiques et dans l’élite régnante serait, inévitablement, fatale pour lui. Bien plus, il est à parier que ses dignitaires craignent des poursuites sérieuses si jamais leur système tombe", poursuit-il.
Selon le politologue, "Il faut aussi ajouter au tableau la maladie du président A. Bouteflika et le blocage auquel elle a conduit. En cas d’ un empêchement quelconque d’ici là, le pouvoir se trouvera devant une situation difficile à gérer, d’autant plus qu’actuellement aucune figure ne semble émerger du lot pour assurer une succession en douce".
Revenant sur les enjeux des prochaines élections pour le pouvoir en place, le politologue juge qu’ils se limitent à "Comment faire pour demeurer au pouvoir sans perdre la face devant les opinions publiques nationale et internationale, vu tout ce qui se passe, depuis plus d’une année, chez nous, autour de nous et ailleurs".
Mohamed Hennad souligne que le problème qui se pose, aujourd’hui, au pouvoir algérien "réside dans le fait que trois pays aussi nord-africains et arabes que le sien (Tunisie, Maroc, et Egypte) ont situé une barre démocratique déjà trop haute pour lui à atteindre, puisque lesdits pays ont connu des élections qui vont, malgré tout, conduire au changement de la pratique politique et au renouvellement de l’élite dirigeante qui a dominé la scène politique dans leurs pays jusqu’à présent".
"Il est, quand même, triste de voir les années défiler dans notre pays sans que les choses y changent sinon pour le pire", regrette le politologue.