Algérie: Amnesty appelle à la libération d’un militant du « Hirak »
Amnesty International a demandé dimanche aux autorités algériennes de libérer « immédiatement » Abdallah Bennaoum, militant des droits humains ayant activement participé au mouvement de contestation antirégime « Hirak », estimant que sa vie était « en danger ».
Amnesty International a demandé dimanche aux autorités algériennes de libérer « immédiatement » Abdallah Bennaoum, militant des droits humains ayant activement participé au mouvement de contestation antirégime « Hirak », estimant que sa vie était « en danger ».
L’ONG précise que ce militant de 55 ans, en prison depuis le 9 décembre pour des publications sur Facebook, « a besoin de toute urgence d’une opération du coeur ».
Sa vie « est en danger », selon Amnesty qui appelle à « l’abandon de toutes les charges » pesant sur M. Bennaoum et à sa libération « immédiatement et sans condition car il est détenu uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression ».
Abdallah Bennaoum est poursuivi, entre autres, pour « délit de possession et diffusion de vidéos visant à porter atteinte au moral des troupes, à la sécurité de l’Etat, à l’unité et à l’intégrité de la Nation, outrage à corps constitué et incitation aux attroupements », selon le parquet.
Dans un communiqué diffusé le 4 octobre, le parquet général de Relizane (ouest) avait affirmé que M. Bennaoum était « sous surveillance médicale continue depuis son transfert à Oran (ouest) le 30 juin », à la demande du médecin et « pour réaliser une échocardiographie ».
« On a tenté à six reprises de le transférer à l’hôpital, mais il a toujours refusé », selon le parquet.
Reporté à plusieurs reprises, le procès de M. Bennaoum devrait avoir lieu le 27 octobre à Relizane.
Les autorités ciblent depuis des mois militants, opposants politiques, journalistes et internautes, multipliant interpellations, poursuites judiciaires et condamnations afin d’empêcher une reprise du « Hirak », suspendu par la crise sanitaire.
Soulèvement inédit, pacifique et sans véritable leadership, le « Hirak » est né en février 2019 d’un immense ras-le-bol des Algériens qui réclament un profond changement du « système » en place depuis 1962. En vain jusqu’à présent, même s’il a poussé en avril 2019 au départ du président Abdelaziz Bouteflika après 20 ans au pouvoir.
Selon un décompte du Comité national de libération des détenus (CNLD), une association de soutien, quelque 70 détenus du « Hirak » sont actuellement incarcérés, la plupart pour des publications sur Facebook.