Affaire Epstein: Ghislaine Maxwell plaide non coupable, reste en prison

L’ancienne collaboratrice et amante du financier Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, a plaidé mardi non coupable de trafic de mineures et d’incitation à la prostitution devant un juge fédéral de Manhattan, qui a ordonné son maintien en détention.

Personnalité de la jet-set, Ghislaine Maxwell est accusée d’avoir recruté des jeunes filles, dont certaines mineures, pour Jeffrey Epstein, mort en prison en août 2019.

Le choix de l’accusée de plaider non coupable prive, pour l’instant, les autorités américaines d’un témoignage potentiellement explosif, susceptible de mettre en cause, outre Jeffrey Epstein, des personnalités de premier plan.

La juge fédérale Alison Nathan a fixé au 12 juillet 2021 l’ouverture du procès et ordonné le maintien en détention de la quinquagénaire d’ici là.

La fille de l’ancien magnat britannique des médias Robert Maxwell avait demandé sa remise en liberté sous caution et proposé, pour cela, des garanties à hauteur de cinq millions de dollars.

La procureure fédérale de Manhattan, Audrey Strauss, s’était opposée à cette requête, affirmant que l’accusée présentait un risque de fuite « extrême ».

Fortunée, disposant de plusieurs passeports, dont un français, elle peut aussi compter, selon l’accusation, sur un réseau de connaissances à l’étranger et pourrait quitter facilement les Etats-Unis.

Elle échapperait à la justice américaine en cas de fuite en France, qui a pour principe de ne pas extrader ses ressortissants, a fait valoir la procureure.

Les avocats de l’accusée ont assuré que leur cliente n’avait pas cherché à échapper aux autorités.

Ghislaine Maxwell a été interpellée dans le New Hampshire le 2 juillet après plusieurs mois de cavale.

Pour son équipe de défense, le fait qu’elle ait choisi de rester aux Etats-Unis, où elle vit depuis 1991, avant son arrestation montre qu’elle n’avait pas l’intention de quitter le territoire américain.

La juge Nathan s’est néanmoins rangée mardi à l’avis de l’accusation, estimant que l’accusée présentait bien un risque de fuite avéré.

Elle a aussi écarté l’argument selon lequel Ghislaine Maxwell risquait de contracter le coronavirus lors de sa détention, dans un établissement pénitentiaire de Brooklyn.

 « Prédatrice sexuelle »

Depuis son interpellation, Ghislaine Maxwell a été inculpée de six chefs d’accusation, dont trafic de mineures, d’incitation à la prostitution, sur une période allant de 1994 à 1997, et d’avoir menti sous serment en 2016 dans le cadre d’une procédure civile.

Elle aurait recruté pour Jeffrey Epstein des adolescentes dans plusieurs villes du monde pour qu’elles aient des relations sexuelles avec le financier.

Selon l’acte d’accusation, elle était présente lors de plusieurs de ces rapports et y a même régulièrement participé.

Les faits incriminés sont antérieurs à ceux qui avaient valu à Jeffrey Epstein d’être inculpé en juillet 2019, et qui dataient, eux, du début des années 2000.

Les trois victimes présumées citées dans l’acte d’accusation, et dont l’identité n’a pas été révélée, étaient toutes mineures au moment des faits présumés, la plus jeune âgée de 14 ans seulement.

Deux d’entre elles auraient été agressées sexuellement par Jeffrey Epstein.

Interpellé en juillet 2019, ce dernier s’est pendu dans sa cellule début août. Ghislaine Maxwell affirme ne pas avoir eu de contact avec lui depuis au moins dix ans.

Si elle était reconnue coupable de l’ensemble des chefs d’accusation retenus contre elle, cette femme de 58 ans risquerait la prison à vie.

A l’audience, mardi, une victime présumée, Annie Farmer, a brièvement témoigné, qualifiant Ghislaine Maxwell de « prédatrice sexuelle ».

Un autre témoignage, écrit celui-là, a été lu à l’audience, et présentait Ghislaine Maxwell comme la cheville ouvrière du réseau pédophile, capable de gagner la confiance des jeunes filles.

Plusieurs victimes présumées du financier ont affirmé avoir été contraintes d’avoir des relations sexuelles avec plusieurs autres hommes, principalement des célébrités ou des personnes influentes.

Le prince Andrew, que Ghislaine Maxwell a mis en relation avec Jeffrey Epstein, a notamment été accusé par l’une d’entre elles. Le duc d’York a toujours démenti ces allégations, mais n’a pas collaboré, jusqu’ici, avec les autorités américaines.

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