Abdellah Boussouf exhorte les Européens à accorder toute l’attention nécessaire aux imams

Une rencontre sur « Le rôle de l’imam dans le contexte européen : entre défis actuels et enjeux à avenir » s’est tenue samedi à Bruxelles, à l’initiative du Conseil européen des Oulémas marocains (CEOM).

Plus de 150 imams en provenance de différents pays européens ont pris part à cette rencontre qui met l’accent sur le rôle central de l’imam dans l’encadrement religieux en Europe et la nécessité de l’associer en tant que partenaire pour la promotion de la paix sociale et le vivre-ensemble entre les différentes composantes de la société.

A l’ouverture de cette rencontre, le président du CEOM, Tahar Tajkani, a souligné la pertinence de la thématique de cette réunion au vu du rôle majeur dont l’imam est appelé à jouer dans les sociétés européennes pour consacrer la stabilité et le vivre-ensemble.

La mission de l’imam ne se limite pas à guider la prière à la mosquée ou au prêche, selon M. Tajkani qui estime que l’imam est censé intervenir aussi en tant qu’éducateur et encadrant social, devant inspirer l’apaisement au sein de la société.

Tout en appelant les imams à jouer pleinement leur rôle dans ce sens, il a insisté sur l’impératif de faire un diagnostic objectif de l’action de l’imam, loin de toute considération théorique.

Le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Abdellah Boussouf, a pour sa part mis l’accent sur la place de l’imam dans les sociétés européennes, notant que si le terrorisme est une menace mondiale qui a divisé plusieurs pays, l’Europe est restée soudée, grâce au rôle central de l’imam qui vise à contrer les prêcheurs des discours de haine et de violence.

M. Boussouf a exhorté les Européens à accorder toute l’attention nécessaire aux imams et à les consulter dans les affaires liées à l’Islam, insistant qu’en tant que promoteurs du discours religieux, les imams et les Oulemas doivent être appuyés pour mener à bien leur mission.

Il a noté que l’Islam n’est pas en contradiction avec la démocratie et les droits de l’homme, y compris les droits des minorités, mettant en avant la capacité de cette religion à cohabiter avec les autres religions en Europe d’autant plus que l’apport des musulmans dans les sociétés européennes est indéniable.

Réfutant l’amalgame entre terrorisme et Islam, il a soutenu que « le terrorisme n’a pas de religion et n’a aucun lien avec l’Islam qui est une religion qui prône la paix et la quiétude ». M. Boussouf a fait observer à cet égard que la plupart des victimes du terrorisme commis dans différents régions du monde sont des musulmans.

Pour Virginia Manzitti, conseillère politique de l’envoyé spécial pour "la promotion de la liberté de religion et de conviction en dehors de l’Union européenne", l’Europe est appelée à construire une société ouverte et plurielle permettant la cohabitation de toutes les religions. D’où le rôle déterminant de l’imam pour contribuer à relever ce défi, a-t-elle dit.

Soulignant l’importance de la religion pour faire face à l’extrémisme et le terrorisme, Mme Manzitti a fait remarquer que nombre de personnes impliquées dans des actes terroristes ignorent les principes de la religion, ce qui impose de travailler en étroite collaboration avec les imams, notamment dans le domaine éducatif.

Elle a exprimé la disposition de l’Union européenne à soutenir les acteurs religieux pour édifier une société européenne vivant dans la cohésion.

Faisant état des difficultés que rencontrent les musulmans en Europe, Mme Manzitti a cité la discrimination sur la base de l’appartenance religieuse en tête de ces problèmes. Elle a noté en revanche que 75 pc des Musulmans d’Europe ont confiance dans les institutions européennes, selon une récente étude.

De son côté, le premier vice-président de la Commission européenne, M. Frans Timmermans, a mis en avant, le statut privilégié dont jouissent les musulmans en Europe en tant que "partenaires en citoyenneté", réitérant à cet égard le soutien de la Commission européenne à cette composante intégrante des sociétés européennes.

Dans leurs interventions, des imams ont abordé les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs missions en Europe, citant la langue en tant que principal obstacle à la communication avec les jeunes de la communauté musulmane, en particulier les deuxième et troisième générations ou encore avec les non musulmans, les problèmes d’assimilation du contexte européen, outre l’absence d’un cadre légal approprié aux imams, sans oublier d’autres considérations d’ordre matériel.

Ce colloque vient couronner une série de rencontres de formation initiées par le Conseil européen des Oulémas marocains (CEOM) dans différentes capitales européennes.

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