A Rabat, un sit in devant l’ambassade de Libye pour dénoncer les pratiques d’un autre âge

Narjis Rerhaye (A Rabat)

Ils sont venus chaînes aux poignets, pour dire non à l’esclavage en Libye. Des membres de la communauté africaine résidant au Maroc composée principalement d’étudiants, des activistes marocains de la société civile, des artistes, des intellectuels, des journalistes, mais aussi des citoyens ordinaires se sont donnés rendez-vous, ce jeudi 23 novembre, devant l’ambassade de Libye, à Rabat, sur la célèbre route des Zaërs.

Dans la nuit noire et froide, ils étaient un peu plus d’une centaine à crier toute leur indignation et leur colère après la diffusion d’un reportage TV montrant l’insoutenable : un marché aux esclaves où des migrants sont vendus aux enchères. La scène, filmée en caméra cachée, se déroule en Libye, à Tripoli. Le monde entier découvre, images à l’appui, qu’en 2017, l’esclavage n’appartient pas à des temps révolus, que des êtres humains sont vendus à 400 dollars et que la traite des personnes est une pratique qui a toujours cours.

Derrière une énorme banderole –« Est-ce un crime d’être Noir ? »- les manifestants ont scandé des slogans pour s’interroger sur le silence assourdissant et intolérable des dirigeants africains. « Où est l’Union Africaine ? C’est aux Africains d’assumer leurs responsabilités et de protéger les migrants subsahariens. C’est à cause de l’Union Européenne que nous en sommes là, réduits parfois à l’esclavage », ont fait savoir les participants à ce sit in devant de l’ambassade de Libye à Rabat.

Sous l’œil vigilant des forces l’ordre et par delà les barrières dressées devant l’édifice de l’ambassade, ceux et celles venus dénoncer « ces pratiques d’un autre âge » ont appelé la communauté internationale « à assumer sa responsabilité de protection des migrants africains en Libye et dans d’autres zones de tensions et conflits et à sanctionner tous ceux qui sont impliqués dans la traite des êtres humains ».

A Rabat, ce jeudi soir, ceux et celles qui ont manifesté, Marocains et Africains, pour dénoncer l’esclavage et la vente aux enchères des migrants ont choisi de ne pas être en dehors de ce combat. Pas question pour eux de ne pas faire entendre leur voix, « une voix importante et porteuse sur le continent africain et attendue dans bien des pays d’Europe" .

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