El Ouafi : « Le Maroc est engagé dans une politique volontariste de lutte contre le changement climatique »

Le Maroc est engagé dans une politique volontariste de lutte contre le changement climatique, faisant du secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique deux axes prioritaires d’atténuation des émissions de Gaz à effet de Serre, a souligné mercredi à Varsovie, Mme Nezha El Ouafi, secrétaire d’Etat chargée du Développement durable.

 »Aujourd’hui, le Maroc est engagé dans une politique volontariste de lutte contre le changement climatique, faisant du secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique deux axes prioritaires d’atténuation des émissions de Gaz à effet de Serre, dont les contributions respectives dans le mix énergétique national seraient respectivement de plus de 52% et de 20%, a indiqué Mme El Ouafi, dans une allocution lors d’une conférence placée sous le thème « la population et le climat : solidarité et transition juste ».

Mme El Ouafi qui intervenait dans le cadre de la session  »Transition du marché de travail  »a indiqué que les deux derniers rapports scientifiques alarmants du GIEC et de l’IPBES présentent un panorama inquiétant pour l’humanité et montrent que la croissance économique et la transition écologique peuvent aller de pair, pour le bien être des populations, affirmant qu’il faut passer à l’action, mais plus vite, puisque  »nous n’avons que onze ans pour rectifier la trajectoire actuelle et inverser les tendances, en faisant les bons choix politiques ».

 »Si aujourd’hui, nous sommes dans l’obligation d’emprunter la trajectoire de la transition vers un monde résilient à bas-carbone, cette transition doit mieux prendre en compte les aspects sociaux en s’assurant que l’élément humain y demeure la dimension centrale », a souligné Mme El Ouafi.

A cet égard, la définition des nouveaux modèles de développement devant assurer et faciliter cette transition, doivent avoir comme mots d’ordres : une prospérité partagée, une qualité de vie, une équité, une créativité et une mobilisation de tous, a-t-elle indiqué, insistant que ces modèles doivent impérativement inclure le déterminant de la valorisation inclusive et durable du capital naturel pour le bien-être de la population et le cadre de vie.

 »En effet, aujourd’hui, en plus des effets néfastes du changement climatique que nous connaissons, s’ajoute les impacts sur la productivité du travail », a-t-elle observé, précisant que selon un récent rapport de l’Organisation Internationale du Travail, 80 millions d’emplois à temps plein seront perdus en 2030 à cause du réchauffement climatique, et selon le scénario optimiste d’une trajectoire de 1,5°C.

Aussi, faut-il préciser qu’encore une fois c’est l’Afrique qui subirait le plus d’impacts néfastes parmi les autres régions du monde, en termes d’heures de travail perdues et d’accélération des phénomènes de l’immigration climatique, notamment africaine, et dont le Maroc est devenu un pays d’accueil et non seulement de transit, a-t-elle fait remarquer.

Les besoins en financement du continent africain pour atteindre les objectifs du développement durable à l’horizon 2030 sont estimés à plus de 600 milliards de dollars, pendant que depuis plusieurs années du processus climatique, nous souhaiterions lever les 100 milliards de dollars par an pour l’ensemble des pays vulnérables de la planète, a-t-elle dit.

ll est ainsi urgent que l’ensemble des gouvernements du globe, mais également les entreprises, les industries, les partenaires sociaux et les territoires, prennent sérieusement en compte la dimension sociale de la transition bas-carbone et la question des inégalités entre groupes sociaux ou entre régions, a-t-elle souligné.

Elle a par ailleurs affirmé que dans le message Royal adressé à la COP24 tenue en décembre dernier à Katowice, SM le Roi Mohammed VI a réitéré l’engagement du Maroc en faveur des causes africaines avec la poursuite de l’accompagnement du processus de mise en œuvre des trois commissions climat issues du Sommet africain de l’action, tenu à Marrakech en novembre 2016.

Elle a également souligné que le Maroc appuie l’opérationnalisation d’un Fonds Bleu pour le Bassin du Congo et la Région du Sahel qui a désormais son Plan Régional Prioritaire d’Investissement Climat 2018-2020.

La transition vers une économie verte inclusive peut être le moteur d’une transformation structurelle durable dans certains pays et même dans certaines régions comme l’Afrique, a poursuivi Mme El Ouafi, ajoutant qu’à titre d’exemple, le Maroc dans le cadre de sa NDC a l’intention de lever plus de 20 milliards d’euros pour des investissements dans quatre secteurs essentiels (efficacité énergétique, énergies renouvelables, gestion des déchets solides et gestion des eaux usées) avec un potentiel de création de 90 000 emplois jusqu’à 2020.

Le passage aux modèles d’économies sobres en carbone et inclusives profitera aussi à la croissance du secteur privé pour sa diversification et sa mise à niveau environnementale et énergétique, a dit la secrétaire d’Etat, assurant que la transition ouvre des perspectives d’investissement dans des secteurs qui jusqu’à présent n’étaient guère attrayants.

Il faudrait pour cela, a-t-elle dit, prévoir des mesures incitatives favorisant la participation du secteur privé et le développement de l’esprit d’entreprise dans l’économie verte, soutenir les investissements du secteur privé dans l’innovation et le développement technologique et aligner la recherche industrielle sur les objectifs nationaux de développement.

Cette conférence a connu la participation du président polonais Andzej Duda et de plusieurs présidents de COP notamment le Président de la COP22 M. Salaheddine Mezouar, de M. Michal Kurtyka, Président de la COP 24 et M. Laurent Fabius, Président de la COP21.

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