Les Amazigh: illustres oubliés de la présidentielle algérienne
Il est incontestable que, durant les trois premiers jours de campagne présidentielle, tous les candidats ont snobé les tristes conditions qui frappent cruellement près de moitié du peuple algérien, à savoir les Amazigh ou Berbères.
Un peuple Amazigh qui est le plus maltraité d’Afrique du Nord et qui subit continuellement les pires tortures, exactions et violations des Droits Humains de la part des dirigeants algériens et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Une honte qu’aucun des postulants à la magistrature suprême n’est inclus la question des Amazigh dans son programme et en faire un thème de campagne ; une population qui représente pourtant 50% des algériens et qui est exclus de cette kermesse présidentielle.
Un peuple Amazigh qui, seul, a chassé la France d’Algérie et qui sans lui la France coloniale serait aujourd’hui encore en Algérie ! Quelle insulte à l’histoire et aux martyrs !
De plus, un simple regard sur les publications des interventions des potentiellement présidents est éloquent quant à l’impasse qu’ils ont fait sur le dossier Amazigh. A croire qu’ils se sont passé le mot.
En effet, Louisa Hanoune affirme que «mon programme constitue la vraie alternative», Ali Fawzi Rebaïne, lui déclare «je promets un changement radical», pour sa part, Abdelaziz Belaïd atteste que «le boycott ne mène à rien», de son côté, Abdelaziz Belkhadem, révèle que «les boycotteurs sont des pelles de démolitions», quant à Ali Benflis, profère «ils ont choisi de boycotter, j’ai choisi de participer» et enfin Moussa Touati, lui professe «nous refusons la politique de la chaise vide».
C’est dire que l’un des objectifs majeurs des six candidats est de ratisser un maximum de votants pour crédibiliser cette présidentielle et conférer une légitimité indéniable à celui qui sera élu.
L’autre thème majeur, qu’on sorti ces magiciens de la présidentielle algérienne pour mobiliser l’électorat est que le pays est la cible de menaces extérieures.
Pour eux, une main extérieure s’activerait à déstabiliser l’Algérie pour envenimer la situation, pousser les algériens à la révolte et mettre ce pays à genoux.
Un discours éculé qui ne résiste pas à la réalité des faits que le peuple algérien, à la faveur de son vécu quotidien et des moyens modernes de communication dont il dispose, ne gobe plus ce genre de fable.
Un peuple réprimé, vivotant depuis 1962 dans un pays cadenassé, crie, aujourd’hui, haut et fort son ras-le-bol et exprime son fol espoir de voir son pays s’ouvrir à la démocratie et lui assurer une vie digne.