Algérie: Le président Bouteflika reconnait la profondeur de la crise économique
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a reconnu la profondeur de la crise économique que traverse l’Algérie en conséquence de la chute drastique des cours du pétrole.
Dans la foulée de cette crise, le président Bouteflika a rappelé avoir ordonné au gouvernement de "dire la vérité au peuple sur la conjoncture actuelle, pour que ( ) nous renoncions à l’économie basée essentiellement sur les recettes des hydrocarbures en vue de passer à une économie diversifiée axée sur l’agriculture, l’industrie et les services".
L’Algérie a bouclé l’année 2015 sur un déficit commercial alarmant de plus de 12 milliards de dollars (mds USD), pénalisé par l’effondrement de près de 50 pc des revenus tirés des hydrocarbures.
En effet, les ventes d’hydrocarbures, qui accaparent plus de 94 % des rentrées en devises du pays, ont baissé à 34 mds USD contre plus de 59 mds USD d’une année auparavant, soit une chute de près de 42 %. Sur la même tendance baissière, les réserves de change ont chuté de près de 28 milliards de dollars (mds USD) depuis fin 2014 qui coïncide avec le début de l’effondrement des prix du pétrole, et devant s’établir à 151 mds usd à fin 2015, contre 178,9 mds usd à fin décembre 2014 et à 121 mds usd à fin 2016. Au cours des deux dernières années, l’Algérie a vu son excédent commercial extérieur s’effriter sous l’effet de la baisse des recettes des hydrocarbures et la frénésie des importations, qui ont franchi la barre des 60 milliards de dollars l’année dernière.
En 2012, l’excédent commercial du pays a atteint 20,2 milliards de dollars, avant de tomber à 9,3 milliards en 2013, puis à 4,6 milliards en 2014. Alors qu’elles se sont longtemps maintenues au-dessus de 60 milliards de dollars, les recettes tirées du pétrole et du gaz devraient poursuivre leur chute en 2016. D’après le Fonds monétaire international, le pays a besoin d’un baril de plus de 110 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, désormais dans une situation critique.
Des projections officielles estiment qu’avec une moyenne de 50 dollars le baril, les réserves en devises chuteront à 9 milliards de dollars dans quatre ans, contre quelque 200 milliards en 2012.