Les électeurs (628.124 inscrits au total) ont voté samedi en nombre et dans le calme. Mais la fermeture des bureaux de vote a sonné l’heure de tous les dangers: le dépouillement et la centralisation des résultats, avant la proclamation du vainqueur du vote à un tour, attendue à partir de lundi.
La bataille des annonces contradictoires a commencé dès samedi soir. "Nous sommes en mesure d’affirmer que notre candidat, Ali Bongo Ondimba, emportera la victoire (…) Nous sommes déjà en route pour un second mandat", a déclaré vers 23h15 (22h15 GMT) son porte-parole Alain-Claude Bilie-By-Nze, reconnaissant "qu’aucun chiffre ne peut et ne doit être avancé à ce stade".
"Sur 20% des suffrages que nous avons enregistrés, Ali Bongo Ondimba a moins de 40% et Jean Ping, plus de 57%", a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’opposant, Jean-Gaspard Ntoutoume.
Les accusations de fraudes ont aussi commencé à fuser de part et d’autre, malgré la présence de dizaines d’observateurs européens et africains qui doivent garantir un processus électoral "clair et transparent", comme l’a répété M. Bongo samedi.
"Nous avons noté des fraudes massives en particulier dans les zones où les représentants de l’opposition ont pu arriver dans les bureaux de vote en premier", a accusé le porte-parole d’Ali Bongo.
Ali Bongo, 57 ans, a voté près du palais du bord de mer, siège de la présidence qu’il occupe depuis sa première élection en 2009. "Je suis serein", a assuré le chef de l’Etat au terme d’une campagne à l’américaine avec pour slogan "Changeons ensemble".
Son équipe a déclaré qu’elle accepterait "le résultat de cette élection, quel qu’il soit", demandant à "l’opposition d’éviter les provocations politiques".
Compagnon dans le passé d’une fille d’Omar Bongo, M. Ping n’en promet pas moins "la première alternance et la deuxième indépendance du Gabon".
Les observateurs de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) n’ont fait état d’aucun incident, à part des retards à l’ouverture dans plus de la moitié des bureaux.
Avec AFP