Espagne: Rajoy content d’un « premier pas » vers la formation d’un gouvernement
Le chef du gouvernement espagnol sortant Mariano Rajoy a affirmé mercredi qu’un « premier pas » avait été fait pour former un gouvernement après avoir rencontré le chef du parti centriste Ciudadanos, Albert Rivera.
Source AFP
"Le fait de commencer à collaborer pour résoudre trois ou quatre problèmes qui se posent et sont importants pour l’Espagne est positif", a dit M. Rajoy, plus optimiste que la veille, quand il s’était entretenu avec le leader du Parti socialiste, Pedro Sanchez.
"Si je ne voyais aucune possibilité, je n’aurais pas accepté la proposition du Roi" de tenter de former un gouvernement, a ajouté Mariano Rajoy, assurant que sa priorité était d’éviter un troisième scrutin législatif en un an, ce qui serait "une honte" après ceux de décembre et de juin.
Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy est chargé des affaires courantes depuis les législatives du 20 décembre, qui ont débouché sur un parlement fragmenté entre quatre grandes formations politiques, les conservateurs du Parti populaire, les socialistes, Podemos (gauche radicale) et Ciudadanos (centre droit).
M. Rajoy était sorti vainqueur mais sans majorité absolue et avait refusé d’essayer de former un gouvernement, convaincu qu’il n’y arriverait pas. Ses adversaires ayant aussi échoué, les Espagnols sont retournés aux urnes le 26 juin. Le PP a amélioré son score, mais est toujours loin d’avoir une majorité pour gouverner et a besoin de passer des accords avec d’autres partis.
M. Rajoy n’a pour l’instant obtenu que l’abstention du parti d’Albert Rivera, ce qui ne lui suffit pas et l’oblige à chercher l’abstention des socialistes, qui pour l’heure refusent catégoriquement.
Albert Rivera a répété qu’il ne s’allierait pas au PP mais accepterait de négocier des réformes et le budget de l’Etat.
"Nous, nous ne bloquons pas, nous permettons que ce pays se mette en marche", a-t-il ajouté, pressant les socialistes de faire de même.
MM. Rajoy et Rivera ont insisté sur l’urgence de constituer un gouvernement qui puisse voter un budget dès septembre et communiquer au plus tard à la mi-octobre à la Commission des mesures pour réduire le déficit et éviter une éventuelle amende.
La Commission européenne a demandé à l’Espagne de réduire son déficit, de 5,1% du PIB en 2015, à 4,6% en 2016, 3,1% en 2017 et 2,2% en 2018.