Primaires américaines: les républicains s’insultent, Clinton favorite samedi

Hillary Clinton compte engranger une troisième victoire samedi à la primaire présidentielle démocrate de Caroline du Sud contre Bernie Sanders, en prélude d’un « super mardi » qui devrait consolider son avance dans la course à l’investiture.

Pour une journée, les démocrates reviennent au centre de l’actualité politique, alors que la guerre entre Donald Trump et les autres prétendants républicains s’emballe, notamment entre l’homme d’affaires et le sénateur de Floride Marco Rubio.

Après un débat sanglant jeudi, les deux rivaux ont continué à échanger des insultes par meetings interposés samedi, débattant de sujets aussi graves que de savoir lequel était le plus maquillé ou était un arnaqueur.

"Le type qui a le pire bronzage artificiel d’Amérique m’attaque pour mon maquillage", a ironisé Marco Rubio devant ses partisans en Georgie. La veille, Donald Trump avait raconté que son rival se faisait remaquiller pendant les débats.

Marco Rubio, 44 ans, a choisi depuis jeudi d’attaquer son aîné (69 ans) dans le même registre que lui. Il se moque des fautes d’orthographe du milliardaire sur Twitter, remet en cause son nez pour les affaires, et le traite d’escroc à cause du procès en nom collectif de plusieurs étudiants de la désormais défunte Université Trump.

"J’ai regardé ce poids plume Rubio", a répondu Donald Trump samedi dans l’Arkansas, sur le tarmac d’un aéroport, en se moquant des grandes oreilles de Marco Rubio et de sa tendance à transpirer. "Moi, un escroc? J’ai construit une grande entreprise".

Il a aussi sous-entendu qu’une des actions en justice contre lui était un complot fomenté par Barack Obama, et relevé qu’un juge lui était "hostile" et "hispanique".

– Des gouverneurs rejoignent Trump –

Ces quolibets font les affaires d’Hillary Clinton, qui se présente comme la candidate la plus expérimentée pour assumer la présidence et former des coalitions internationales, notamment avec les pays musulmans dans la lutte contre l’organisation Etat islamique.

"Comment un candidat à la présidentielle pourra-t-il former des coalitions avec eux s’il passe la moitié de son temps à les insulter?" s’est-elle demandée à une réunion publique sur un campus près de Birmingham, dans l’Alabama, par où elle faisait un crochet avec de revenir samedi soir en Caroline du Sud.

"Quand on est candidat à la présidence, il n’y a pas que les Américains qui écoutent. Tout le reste du monde écoute chaque mot que vous prononcez", a-t-elle dit.

Mais Donald Trump, fort de ses victoires dans trois des quatre premières primaires républicaines, est le favori des primaires du "super mardi", le 1er mars. Depuis 24 heures, deux gouverneurs se sont ralliés à lui, Chris Christie (New Jersey, ex-candidat aux primaires) et Paul LePage (Maine), ainsi que l’ancienne gouverneure de l’Arizona, Jan Brewer.

Ces ralliements illustrent l’acceptation croissante de l’homme d’affaires par le parti républicain, bien que les barons et de nombreux élus du Congrès s’activent désespérément en coulisses pour torpiller sa candidature.

– Sanders concentré sur mars –

Hillary Clinton est la favorite du scrutin de Caroline du Sud, grâce au soutien historique de la communauté noire, qui représente plus de la moitié des démocrates. Les bureaux de vote fermeront à 19H00 (0H00 GMT).

Ses partisans, surtout parmi les plus âgés, disent n’avoir jamais vraiment envisagé l’option "Bernie". Invariablement, ils disent admirer sa biographie et ses compétences.

"Il est temps qu’on donne une chance à une femme de mettre la pagaille", explique en plaisantant Elvira Kennedy, 70 ans, noire, après avoir voté pour l’ex-secrétaire d’Etat à Columbia. "Les hommes le font depuis 300 ans".

Tessa Blackwell, gérante de restaurant de 29 ans, blanche, a voté Bernie Sanders. "Il n’est pas vendu au patronat", estime-t-elle.

Mais Bernie Sanders a déjà la tête ailleurs, dans les Etats du Midwest et du Nord-Est qui voteront en mars. Il passait la journée de samedi loin de la Caroline du Sud, dans le Texas (sud) et le Minnesota (nord).

"Nous étions 30 points derrière dans le New Hampshire et nous avons gagné. Nous avions 25 points de retard dans le Nevada et nous sommes remontés à cinq points derrière", a-t-il rappelé devant une immense foule de 10.000 personnes à Austin. "Maintenant nous nous attaquons au +super mardi+".

Seuls 3% des délégués pour la convention d’investiture démocrate de juillet à Philadelphie, en vue de la présidentielle de novembre, auront été attribués samedi soir.

Les 11 Etats qui voteront mardi attribueront 18% des délégués démocrates en un seul jour, à la proportionnelle (24% chez les républicains).

Bernie Sanders mène dans le Massachusetts et le Vermont, mais de nombreux Etats du Sud voteront aussi, à la composition démographique proche de celle de Caroline du Sud, comme l’Alabama, la Georgie et l’Arkansas, où Bill Clinton fut gouverneur jusqu’à 1992.

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