M. Ould Boubacar, 61 ans, affrontera lors de ce scrutin, dont la date précise n’a pas encore été fixée, le "dauphin" de l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz, l’ancien général Ould Ghazouani, qui a quitté vendredi son poste de ministre de la Défense après avoir officialisé début mars sa candidature.
Ancien général arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008 puis élu en 2009 et réélu en 2014, le président Ould Abdel Aziz ne peut se représenter au terme de son second mandat qui s’achève en août.
M. Ould Boubacar affirme dans un communiqué avoir pris sa décision de se présenter aux suffrages des Mauritaniens "en tant que candidat indépendant" après "un examen approfondi de la situation du pays" et des "contacts et discussions élargies avec les divers acteurs politiques et les forces vives du pays", qu’il juge "fructueux".
Premier ministre (1992-1996) sous le président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, puis chef du gouvernement lors de la transition démocratique ayant suivi le putsch de 2005, M. Ould Boubacar avait reçu dès jeudi le soutien officiel du parti islamiste Tewassoul (14 députés), bête noire du régime. D’autres plus petite formation de l’opposition dite "radicale" devrait également se ranger derrière cette candidature "indépendante".
Deux formations de l’opposition, le Rassemblement pour la démocratie et l’unité (RDU) et le parti Adil, ont en revanche décidé de soutenir le candidat du pouvoir.
Le militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid, déjà candidat au scrutin présidentiel de 2014 et élu député en septembre grâce à une alliance entre son mouvement non reconnu et le parti d’orientation baassiste (nationaliste arabe) Assawab, a déjà exprimé sa volonté de se présenter, tout en estimant "impossible de rivaliser avec l’Etat et son candidat". D’autres personnalités pourraient encore présenter leur candidature dans les prochaines semaines.
Malgré des semaines de pourparlers, l’opposition n’est pas parvenue à s’unir. "Nous avons décidé de laisser à chaque parti la liberté de choisir son candidat, tout en continuant à coordonner nos positions, surtout en cas de second tour", a expliqué Mohamed Ould Moloud, président de la coalition électorale de l’opposition démocratique (CEOD) qui regroupe la plupart des partis de l’opposition dite radicale.
La Mauritanie a par ailleurs décrété samedi un deuil national de trois jours après le décès d’un ancien président, le lieutenant-colonel Mahmoud Ould Ahmed Louly, qui avait dirigé le pays de juin 1979 à janvier 1980 en tant que chef d’un Comité Militaire de Salut National ayant pris le pouvoir quelques semaines plus tôt à la faveur d’un coup d’Etat entre militaires.