Le MAÉ libanais fustige l’Iran et critique vivement le Hezbollah
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Raggi, a été particulièrement vocal contre le Hezbollah, multipliant depuis plusieurs semaines les déclarations critiques envers le groupe et son allié iranien.
Dans une interview à Al Jazeera le 12 décembre, il a décrit le rôle de l’Iran comme « très négatif », l’accusant d’être « l’une des principales sources d’instabilité au Liban et dans la région ». Il a déclaré que « les armes du Hezbollah ont apporté l’occupation au Liban et doivent être remises à l’État libanais », ajoutant que le groupe terroriste soutenu par l’Iran viole la souveraineté du Liban en attaquant Israël, ce qui entraîne des représailles israéliennes et fait payer un lourd tribut aux civils libanais.
Raggi a demandé une démilitarisation progressive : d’ici la fin de 2025, la zone au sud du fleuve Litani doit être exempte de toutes armes illégales, et d’ici la fin de 2026, les Forces armées libanaises doivent restreindre toutes les armes à l’État sur tout le territoire libanais. Il a indiqué recevoir depuis des semaines des messages d’avertissement de parties internationales et arabes sur des attaques israéliennes à grande échelle imminentes, et que le Liban multiplie les démarches diplomatiques pour préserver l’État et ses institutions.
Le 6 décembre, dans une interview à Al Arabiya, le ministre a reproché au Hezbollah ses « défis et provocations quotidiens » au gouvernement, déplorant que l’État libanais ne soit pas « assez ferme » pour faire respecter ses engagements.
le 10 décembre, Youssef Raggi avait refusé une invitation du ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi à se rendre à Téhéran, estimant que les circonstances ne s’y prêtaient pas, tout en proposant une rencontre dans un pays tiers neutre et en réaffirmant son désir d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations libano-iraniennes basé sur le respect mutuel de l’indépendance et de la souveraineté et la non-ingérence.
Cette posture n’est pas sans évoquer la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran en 2018, annoncée par le ministre marocain Nasser Bourita, en raison du soutien militaire iranien au Polisario par le biais du Hezbollah libanais.
