Le changement climatique d’origine humaine est susceptible d’intensifier les conditions météorologiques extrêmes et d’entraîner des risques plus élevés d’invasions de criquets pèlerins en Afrique, révèle une nouvelle étude publiée lundi.
«Ces invasions seront de plus en plus difficiles à prévenir et à contrôler dans un climat qui se réchauffe», a averti l’auteur de l’étude, Xiaogang He, professeur à l’Université nationale de Singapour.
Le criquet pèlerin est un insecte migrateur qui se déplace par millions sur de longues distances et endommage les cultures et le couvert végétal. Un essaim d’un kilomètre carré comprenant 80 millions de criquets peut en une journée consommer suffisamment de cultures vivrières pour nourrir 35.000 personnes.
Selon M. He, les événements météorologiques extrêmes plus fréquents et plus graves dus au changement climatique pourraient rendre les invasions acridiennes plus récurrentes et imprévisibles.
Soulignant que les pays touchés par des invasions de criquets pèlerins sont déjà aux prises avec les effets du changement climatique, tels que les sécheresses, les inondations et les vagues de chaleur, il a mis en garde que l’escalade potentielle des risques acridiens dans ces régions pourrait exacerber les défis existants.
Elfatih Abdel-Rahman, un chercheur au sein du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (Kenya), a souligné que les invasions généralisées de criquets pèlerins, dues au changement climatique, menaceraient considérablement les moyens de subsistance dans les régions touchées en raison de la baisse de la production alimentaire et de la hausse des prix.
Pour sa part, Paula Shrewsbury, professeur d’entomologie à l’Université du Maryland (États-Unis), a relevé que l’étude est un signal d’alarme très fort selon lequel les sociétés du monde entier doivent s’unir pour réduire le changement climatique et ses impacts.
L’une des pires invasions de criquets pèlerins a frappé l’Afrique de l’Est entre 2019 et 2020, lorsque les insectes ont ravagé des centaines de milliers d’acres de terres agricoles et endommagé les cultures, les arbres et autres végétaux, affectant la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations dans plusieurs pays.