Outre la hausse des marges de la part des industriels et des distributeurs et, par conséquent, la baisse de leurs revenus, les agriculteurs français fustigent une concurrence qu’ils jugent déloyale venue d’autres pays européens. Ils font, par ailleurs, face à des maladies qui déciment le bétail, à la problématique des restrictions d’irrigation, et aux normes « difficiles » à respecter au quotidien.
Depuis jeudi dernier, plusieurs dizaines d’entre eux bloquent des autoroutes, à plusieurs endroits du pays, et se rassemblent sur des ronds-points pour signifier leur mécontentement.
D’autres actions sont prévues ce jeudi suite aux appels à manifestation lancés par plusieurs syndicats agricoles. Elles se poursuivaient sur les autoroutes, les rocades et les ronds-points, perturbant la circulation dans tout le pays, y compris aux portes de Paris.
Ainsi, la journée de jeudi s’annonce tendue alors que le mouvement de contestation, endeuillé par la mort accidentelle d’une éleveuse et de sa fille, mardi, sur un barrage routier, a encore pris de l’ampleur.
Bien qu’un dialogue se soit engagé entre les principales organisations agricoles et l’Exécutif, les agriculteurs ne s’estiment pas entendus.
Mercredi soir, la Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole, a réclamé au gouvernement des « réponses immédiates sur la rémunération », dont une aide d’urgence aux « secteurs les plus en crise », et, à plus long terme, la mise en oeuvre d’un « chantier de réduction des normes ».
La grogne des agriculteurs touche aussi d’autres pays européens, notamment l’Allemagne, le Pays-Bas, la Roumanie, la Pologne, la Hongrie et la Bulgarie.