Suite à la décision des « Sages » annoncée vendredi en fin d’après-midi, l’intersyndicale, regroupant les huit principaux syndicats du pays, a demandé au chef de l’Etat de « ne pas promulguer la loi ». Leur demande restée lettre morte: en promulguant le texte, le chef de l’Etat a opposé une fin de non-recevoir.
M. Macron, qui s’adressera lundi soir aux Français, disposait de quinze jours après la validation de la plupart des mesures de la réforme par le Conseil constitutionnel pour apposer sa signature, lui donnant ainsi force de texte. Sa réforme entrera ainsi en vigueur le 1er septembre.
Le Conseil a validé l’essentiel de la très décriée réforme des retraites et rejeté une première demande de référendum d’initiative partagée (RIP) de la gauche, qui espérait débuter la collecte de 4,8 millions de signatures en vue d’une inédite consultation des Français.
« Ce n’est pas fini », a souligné l’intersyndicale en réaction à la décision du Conseil, affirmant que ne pas promulguer la loi était le « seul moyen de calmer la colère qui s’exprime dans le pays ». Les syndicats ont appelé les salariés à faire du 1er mai « une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale ».
Des milliers de personnes ont battu le pavé, vendredi en début de soirée, dans plusieurs villes françaises à la décision du Conseil constitutionnel, qui avait été saisi par les oppositions et l’Exécutif suite à l’adoption de la réforme par l’Assemblée nationale, après l’échec de deux motions de censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne.
Les syndicats, fortement opposés à la très décriée réforme, ont organisé 12 journées nationales de grèves et de mobilisations depuis le 19 janvier, dans le but de faire pression sur le gouvernement et le contraindre à retirer le projet.
Des manifestations massives, dont certaines ont été émaillées de violences, ont eu lieu dans tout le pays sur plusieurs semaines après le feu vert de l’Assemblée nationale. Des perturbations et blocages dans plusieurs secteurs clés (transports, énergie, éducation…) ont également asphyxié l’Hexagone.