L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) célèbre, lundi, la journée mondiale sans tabac, sous le thème « Arrêtez de fumer, soyez parmi les gagnants », et ce pour encourager les fumeurs à abandonner cette mauvaise habitude afin de préserver leur santé, leur vie et celles des générations futures.
La dépendance à la cigarette est l’une des premières causes de mortalité à l’échelle mondiale avec près de 6 millions de morts chaque année , dont 600.000 personnes qui ne fument pas.
En cette période de crise sanitaire la lutte contre la dépendance au tabac revêt un très grand intérêt car des études scientifiques ont montré que les fumeurs risquaient davantage de contracter une forme sévère de la COVID-19 que les non-fumeurs.
Le tabagisme est aussi un important facteur de risque de maladies non-transmissibles comme les maladies cardiovasculaires, le cancer, les affections respiratoires et le diabète. Les personnes souffrant de ces pathologies risquent, elles aussi, de développer une forme grave de la Covid-19 en cas d’infection.
« Les fumeurs courent un risque jusqu’à 50 % plus élevé de développer une forme grave de la COVID-19 et d’en mourir, par conséquent cesser de fumer est la meilleure chose que les fumeurs puissent faire pour réduire leur risque face à ce coronavirus, outre le risque de développer des cancers, des cardiopathies et des maladies respiratoires », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
« Nous appelons tous les pays à jouer leur rôle en se joignant à la campagne de l’OMS et en créant des environnements sans tabac qui donnent aux gens les informations, le soutien et les outils dont ils ont besoin pour cesser de fumer, définitivement », a-t-il ajouté dans son message à l’occasion de cette journée mondiale.
En décembre dernier, l’OMS avait lancé, en amont de la célébration de cette journée, une campagne internationale pour aider 100 millions de personnes à arrêter de fumer.
A l’échelle mondiale, plus de 70% des fumeurs, soit 1,3 milliard de personnes, n’ont pas accès aux outils nécessaires pour réussir à arrêter de fumer, affirme l’organisation, notant que ce fossé dans l’accès aux services de sevrage tabagique a été exacerbé l’année dernière en raison de la mobilisation des personnels de santé pour faire face à la pandémie.
Cette campagne vise à mettre en place des environnements plus sains et propices à l’abandon du tabac en préconisant des politiques fortes en la matière, en améliorant l’accès aux services de sevrage tabagique, en sensibilisant aux tactiques de l’industrie du tabac et en donnant aux consommateurs de tabac les moyens de réussir à arrêter de fumer.
Au Maroc, le tabagisme est un problème de santé publique, la prévalence du tabagisme dans le Royaume ayant atteint 13,4% chez adultes, dont 26,9% des hommes et 0,4% des femmes, selon les chiffres du Ministère de la santé.
D’autre part, la prévalence du tabagisme chez les élèves âgés de 13 à 15 est à 6%, alors qu’environ 35,6% de la population est exposée au tabagisme passif dans les lieux publics et professionnels.
Environ 39% des hommes et 9% des femmes dans le monde consomment du tabac, et c’est en Europe que l’on constate aujourd’hui les taux de tabagisme les plus élevés (26%).
L’OMS appelle tous les gouvernements à veiller à ce que leurs citoyens aient accès à des services de soutien, à des services mobiles et numériques d’aide au sevrage, à des substituts nicotiniques et à d’autres outils ayant fait leurs preuves pour aider les gens à arrêter de fumer.
Les politiques antitabac peuvent protéger les non-fumeurs, y compris des centaines de milliers d’enfants et d’adolescents qui meurent chaque année à cause de l’exposition au tabagisme passif, relève l’OMS.
Le coût économique global du tabagisme (y compris les coûts médicaux et les pertes de productivité dues aux décès et à l’invalidité) a été estimé à plus de 1.400 milliards de dollars par an, soit 1,8% du produit intérieur brut (PIB) annuel mondial.