Cette annonce, faite par le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi à l’issue d’une réunion avec les gouverneurs, intervient quelques jours après celle appelant les gouverneurs à décréter un couvre-feu de 19h00 à 05H00 locales du 9 au 30 avril.
Le couvre-feu va donc rester en vigueur aux horaires déjà en place depuis début mars (22H00 à 05H00 locales), a indiqué M. Mechichi, tout en faisant état d’une situation épidémique « très grave ».
« Il y a une réalité sociale à prendre en compte », a-t-il précisé, évoquant « la demande du président de la République et les préoccupations exprimées par certaines catégories de la population » quant au renforcement des restrictions.
Les rassemblements privés et publics restent cependant interdits, selon le chef du gouvernement qui a appelé à mieux respecter la distanciation physique et le port du masque.
Pour sa part, la directrice générale de l’observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Alaya a annoncé que la situation épidémique est « très grave » en Tunisie, en raison de l’augmentation du taux de contamination par le Covid-19 à plus de 30 pc et la hausse de la mortalité avec l’apparition des nouveaux variants.
Ben Alaya a souligné que la pression sur les établissements hospitaliers est élevée avec un taux d’hospitalisation de 100 % dans certaines régions.
Elle a insisté sur l’importance de respecter les mesures de distanciation physique, le port du masque et le lavage des mains en vue de réduire la propagation du virus.
Les annonces du gouvernement relatives aux mesures visant à limiter la propagation de la COVID-19 ont suscité et l’indignation de plusieurs organismes syndicaux et patronaux, notamment dans le secteur de la restauration.
Selon le président de la Chambre nationale des propriétaires des cafés, Sadri Ben Aouz, 2000 établissements ont dû fermer leurs portes à cause d’une faillite.
« 80% des cafés et des restaurants sont au bord de la faillite », a-t-il déclaré à la presse..
« C’est une véritable condamnation à mort. Le gouvernement, en prenant de telles décisions, ne prend pas en compte la situation économique et sociale. Le secteur nourrit 250.000 familles », s’est-elle indignée.
Pour l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), le couvre-feu annoncé par les autorités aura des répercussions tragiques sur de nombreux secteurs, notamment sur les propriétaires de cafés et de restaurants et les employés qui y travaillent, qui seront privés de toute activité après plus d’un an d’arrêt complet de travail ou d’activité limitée ayant provoqué la faillite de nombreux professionnels et menace le reste de connaitre le même sort.
Samedi, le bilan total des contaminations en Tunisie s’est élevé à 268.837 cas, dont 9.179 décès, selon les données officielles du département tunisien de la Santé publique.