La banque CFG Bank d’Adil Douiri « prise dans la tourmente »
La banque privée CFG Bank d’Adil Douiri traverse une période de turbulences, croit savoir « Africa Intelligence ».
« La prise de participation de RCAR s’apparente à un sauvetage du groupe, miné par l’échec de sa reconversion en banque universelle hybride », indique jeudi la publication « Africa intelligence », ajoutant que cette situation « explique le retrait de la directrice Souad Benbachir de son siège d’administratrice de la banque. »
Selon la publication, l’annonce, le 30 avril, du remaniement du conseil d’administration de CFG Bank ne présageait rien de bon pour la banque d’affaires de l’ex-ministre du tourisme Adil Douiri.
‘Après deux augmentations de capital en 2016 et 2018, CFG Bank avait annoncé une recapitalisation de 400 millions de dirhams le 28 février. Dans ce cadre, RCAR (le fonds de retraite géré par la Caisse de dépôts et de gestion publique) a investi 200 millions de dirhams équivalent à 500 363 actions tandis que l’opération globale d’augmentation du capital porte l’ensemble des actions à plus de 4 millions », rapporte la publication.
« Cette participation, note « Africa Intelligence », n’est pas anodine car elle permettra à l’Etat, jusque-là actionnaire très minoritaire via CIMR, de mettre son nez dans les affaires familiales de la banque puisque RCAR obtiendrait environ 12 % de parts tout en gagnant un siège entier au conseil d’administration ! »
D’après la publication, le représentant de RCAR, Ali Bensouda, sera donc coopté lors du prochain conseil d’administration, le 29 mai. Il prendra la place de l’administratrice et codirectrice générale de CFG Bank, Souad Benbachir, qui devra désormais partager son siège de façon « alternative » avec son associé Younes Benjelloun, également directeur de CFG Bank.
« Cette décision doit encore obtenir l’approbation de la banque centrale marocaine, Bank Al-Maghrib« , précise la même source.
Sauvetage de CFG Bank
La participation de RCAR s’apparente à un renflouement de la banque d’Adil Douiri. Les voyants étaient au rouge pour CFG Bank, qui dépassait les ratios prudentiels (ratio en deçà duquel une banque présente un risque d’insolvabilité), relève encore la publication.
Selon les sources d’Africa Intellignce, en raison de ses pertes cumulées, elle risquait de voir son capital passer en dessous du capital minimum légal de 200 millions de dirhams exigé par la loi n°34-03 pour les établissements de crédit. Bien qu’elle ait annoncé le 28 avril un résultat net consolidé moins négatif en 2019 par rapport à 2018, « de -78 MDH en 2019, contre -108 MDH en 2018, soit une réduction des pertes de près de 30 MDH ».
« Ces difficultés découlent de l’opération de reconversion de la banque d’affaires CFG Group, transformée en 2015 en banque universelle au modèle hybride mêlant banque physique et digitale. Mais malgré ses efforts d’investissements, moyennant 300 millions de dirhams à son lancement et ses offres innovantes, CFG Bank n’a pas réussi pas à drainer suffisamment de clients », souligne-t-on.
Ces turbulences ont impacté le top management de la banque alors que l’avenir de la directrice Souad Benbachir reste incertain, rapporte la publication, estimant que « les difficultés du groupe ont achevé d’envenimer les relations entre Adil Douiri et Souad Benbachir, dont les rapports conflictuels ne datent pas d’hier. »