Pour une reprise des cérémonies religieux, le CFCM réitère son appel à la prudence

Alors que l’église met la pression sur le gouvernement pour reprendre les cérémonies religieuses le 29 mai, le président du Conseil Français du Culte Musulman recommande la prudence et une reprise très progressive.

La reprise des cérémonies religieuses après le confinement est devenue un casse-tête pour l’exécutif. Entre la grande mosquée de Paris (GMP) qui crie à la discrimination au motif que le gouvernement aurait répondu à la demande des cultes chrétien et juif de reprendre les cérémonies le 29 mai, le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a quant à lui réaffirmé que le principe immuable de préservation de la vie humaine doit primer sur toute autre considération.

Alors que la Grande mosquée de Paris n’a présenté aucune demande au gouvernement pour rouvrir les mosquées, son recteur Chams eddine Hafiz a exigé une reprise le jour de la prière de l’Aid el Fitr, ce qui posera un grand problème en termes de mesures sanitaires à prendre pour protéger les fidèles.

Pour trouver un consens, M. Moussaoui a réuni en visioconférence samedi dernier le Bureau exécutif du CFCM, dont fait partie la GMP,  pour examiner les conditions de reprise des cérémonies religieuses après le déconfinement partiel décidé par le gouvernement , le 11 mai 2020.

La date fixée par le président de la République pour la reprise des cérémonies religieuses est le le 2 juin 2020 et rappelée par le gouvernement, comme date repère. Cette date sera confirmée ou révisée par le gouvernement à la suite des consultations qu’il aura avec les cultes dans les jours à venir.

« Ces consultations doivent nous permettre de faire des propositions consensuelles basées uniquement sur des considérations d’ordre sanitaire et la nécessité de nous protéger mutuellement face à la pandémie.

Dans la perspective d’une reprise des cérémonies religieuses à partir d’une date qui sera fixée définitivement par le gouvernement, le CFCM recommande ce qui suit :

  • –  Avant de procéder à la reprise, les responsables des mosquées doivent se rapprocher des préfectures et des mairies avec les CRCM pour concertation autour du protocole qu’ils mettent en place et pour mieux suivre l’évolution de la situation.
  • – Chaque responsable de mosquée doit veiller à procéder à des désinfections régulières. La distanciation physique, les gestes barrières et la réduction du nombre de fidèles sont des éléments indispensables à mettre en application de manière rigoureuse.
  • – La reprise doit être progressive et ne peut avoir lieu à l’occasion d’un grand rassemblement.
  • –  S’assurer d’avoir les moyens de faire respecter la distanciation physique. Une mosquée doit commencer par recevoir moins du quart de sa capacité d’accueil.  Si cette capacité est de 200 personnes, elle ne doit pas accueillir plus de 50. Un marquage au sol doit être effectué afin de rappeler les distances nécessaires et un affichage clair doit être visible afin que chaque fidèle puisse être informé du règlement.
  • – S’assurer de la possibilité de convaincre les personnes vulnérables et notamment les personnes âgées de différer leur reprise à une date ultérieure. À défaut, nous recommandons de différer la reprise pour tous car il est de notre devoir de mettre tout en œuvre pour protéger nos aînés.
  • – Le contact du visage avec le tapis lors des prosternations ainsi qu’une éventuelle rupture de la distanciation physique impose le port obligatoire du masque à l’intérieur de la salle de prière.
  • – La pose des mains sur les tapis impose leur désinfection avec du gel hydroalcoolique avant l’entrée dans la salle de prière. Etant entendu que les salles d’eau doivent rester fermées pendant les premières semaines d’ouverture.
  • – Pour une protection complémentaire du visage, il est recommandé à chaque fidèle la pose d’un mouchoir papier à usage unique à l’endroit de la prosternation.
  • – Pour éviter que les fidèles ne se croisent et faciliter la distanciation physique, il faut prévoir une entrée et une sortie séparées pour la mosquée et les salles de prière.
  • Si l’une des conditions évoquées ci-dessus ne peut être réalisée, la reprise devra être différée à une date ultérieure. L’objectif de tout responsable de mosquée est de veiller à ce que les cérémonies religieuses ne puissent en aucun cas être une source de contamination du Covid19.
  • Enfin, à titre de précaution, le Bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM) recommande de ne pas reprendre les enseignements ainsi que les activités culturelles dans les locaux de la mosquée jusqu’à nouvel ordre.

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