La petite communauté juive du Maroc est particulièrement endeuillée par l’épidémie du nouveau coronavirus, avec 12 décès consécutifs à la célébration d’un mariage et d’une fête religieuse en mars, soit 10% du total des morts dus à la maladie officiellement enregistrés dans le royaume.
Durant la première quinzaine de mars, quelques jours avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire et le confinement obligatoire, des membres de la communauté « se sont retrouvés à un mariage à Agadir (sud-ouest), avec des invités venus de l’étranger », dit à l’AFP Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil de la communauté israélite du Maroc (CCIM).
« Quelques jours après ils se sont retrouvés à la fête de Pourim à Casablanca (ouest), et ça a été un drame », a-t-il confié tout en précisant que « plusieurs dizaines de personnes contaminées sont en voie de guérison ».
Parmi les 12 morts, tous issus de la communauté juive marocaine, figurent un rabbin, Shalom Edelman, 83 ans, ainsi que trois proches du chef du Parti travailliste israélien, Amir Peretz.
« La distance imposée par la pandémie de coronavirus a empêché » leurs proches de « les honorer lors de leurs funérailles », a écrit sur sa page Facebook M. Peretz, lui-même né dans le royaume.
Plus de 1.800 cas de contamination ont été déclarés au Maroc, avec 126 décès et 210 rémissions.
Présente depuis l’Antiquité, la communauté juive marocaine a crû au cours des siècles, avec notamment l’arrivée de ceux que les rois catholiques avaient expulsés d’Espagne à partir de 1492.
Dans les années 1940, ils étaient environ 250.000, soit 10% de la population. Mais beaucoup sont partis après la fondation d’Israël. Aujourd’hui la communauté juive marocaine compte près de 3.000 personnes et reste la plus importante d’Afrique du Nord.
L’héritage judéo-marocain a connu différents programmes de réhabilitation, notamment les cimetières, les synagogues et les quartiers historiques juifs.
Des milliers de juifs d’origine marocaine à travers le monde viennent chaque année retrouver la terre de leurs ancêtres ou célébrer des fêtes religieuses.