« La garde à vue a été prolongée pour complément d’enquête jusqu’à demain pour (Samir) Benlarbi et (Khaled) Drareni », a déclaré à l’AFP Kaci Tansaout, le porte-parole du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Samir Benlarbi et Khaled Drareni sont deux figures du « Hirak », le mouvement de contestation populaire qui secoue l’Algérie depuis plus d’un an. Le premier est un militant de la société civile et le second un journaliste indépendant, correspondant en Algérie de l’ONG Reporters sans frontières (RSF) qui a réclamé sa libération.
Ils avaient été interpellés samedi après-midi pour « attroupement non armé », en compagnie de Toufik Hassani, un ancien policier pro-« Hirak », et d’une trentaine d’opposants, alors qu’ils participaient à une marche de protestation à Alger.
« Vingt-sept personnes ont été libérées et convoquées pour le 26 avril, date de leur procès », a précisé à l’AFP Me Noureddine Benissad, président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH) et membre du collectif de défense.
Près de 300 manifestants avaient tenté de défiler samedi dans le centre de la capitale, mais ils avaient été dispersés par la police, selon un journaliste de l’AFP.
Les marches du « Hirak » se déroulent habituellement chaque vendredi — et le mardi pour les étudiants — mais des appels à défiler aussi le samedi ont été récemment relayés sur les réseaux sociaux.
Amnesty International a fait état de l’arrestation « arbitraire » d’un groupe de 56 manifestants le 29 février à Alger.
Au moins 20 d’entre eux sont poursuivis pour « incitation à un attroupement non armé », dont huit devraient être jugés le 2 avril, tandis que les autres ont été libérés sans inculpation, a précisé cette semaine Amnesty dans un communiqué.
Par ailleurs, une autre manifestante du « Hirak », Yasmine Si Hadj Mohand, une Franco-Algérienne qui avait été arrêtée le 21 février lors d’une marche anniversaire à Alger, a été condamnée à deux mois de prison avec sursis et libérée dimanche, selon le CNLD.
Après avoir obtenu la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, les partisans du « Hirak » continuent d’exiger le changement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962.