Identité: Sarkozy prend rendez-vous
Alors que le débat sur l’identité nationale continue d’alimenter la polémique au lendemain des annonces de François Fillon, une nouvelle passe d’armes a opposé mardi deux membres du gouvernement. Nicolas Sarkozy, qui a annoncé le même jour qu’il allait s’emparer du sujet en avril, jouera les arbitres.
Nicolas Sarkozy, très discret depuis quelque temps sur ce sujet glissant, a confirmé les dires de son Premier ministre en affirmant mardi qu’il allait à son tour prendre la parole sur ce sujet brûlant, en avril prochain . "J’aurai l’occasion de revenir moi-même sur ce débat, d’en assurer et d’en assumer les conclusions", a-t-il déclaré, mardi, en marge d’un déplacement à Morée, dans le Loir-et-Cher. Les multiples dérapages de sa majorité sur le sujet ne l’ont pas refroidi et "il assume tout."
Le Maire et Besson s’opposent
En attendant son discours d’avril prochain, Nicolas Sarkozy a déjà donné, en quelques mots, sa définition de l’identité nationale: "Pour qu’il y ait de la diversité, il faut une identité, sinon on est face à un monde aplati où tout se ressemble: pas de saveur, pas de goût, pas de projets communs, pas de valeurs, pas d’idéal partagé", a-t-il souligné. "Dans notre identité, il y a l’exception culturelle, il y a notre volonté de garder un système de production sur notre territoire, l’attachement de la France à son industrie (…) la protection sociale, les valeurs de la République qui sont les nôtres, la laïcité", a-t-il ajouté. En quelques phrases, le chef de l’Etat tente habilement d’élargir le débat, jusqu’ici monopolisé par la question de l’intégration et de l’Islam dans sa globalité.
Lundi, lors du séminaire gouvernemental censé synthétiser quatre mois de débats, la majorité a une nouvelle offert un argument de poids à ceux qui raillent un débat orienté. Selon un participant à la réunion, Bruno Le maire aurait ainsi pris la parole pour affirmer qu’"il n’était pas dans notre intérêt de réduire le débat à la question de l’intégration, que cela revenait à stigmatiser des personnes qui n’ont pas besoin de l’être davantage". Et de plaider ensuite, à la façon de Nicolas Sarkozy, pour que le débat s’élargisse à d’autres problématiques. Réponse d’Eric Besson: "Le président veut ça, si tu n’es pas d’accord, tu t’expliques avec lui". C’était avant la déclaration présidentielle…