Leur étude porte sur la forme la plus commune des cancers du poumon, dits cancers "non à petites cellules" (NPC), qui représentent 80% des cas. Elle est publiée dans un journal spécialisé européen, les Annals of Oncology.
Les chercheurs appliquent cependant déjà leur test à d’autres cancers (cancers colorectal, du sein, du cerveau) et prévoient d’étendre leurs analyses aux cancers du sang, leucémie aiguë myéloïde incluse.
Ce test de génotypage détecte un lot de mutations qui surviennent dans les cellules cancéreuses, et pas dans les cellules saines.
La connaissance du profil moléculaire des tumeurs permet d’accélérer le développement de traitements personnalisés, mais aussi de surveiller d’éventuelles nouvelles modifications génétiques susceptibles de faire échec à la thérapie.
"Choisir les thérapies adéquates peut augmenter les taux de réponses (aux médicaments) chez les patients atteints de cancer du poumon NPC, de 20 à 30% environ à 60-75%, et pourrait améliorer la survie", selon Lecia Sequist (Harvard Medical School/Massachusetts General Hospital, Boston), co-responsable de l’étude.
Le test, baptisé "SNaPshot", détecte 50 sites de mutation sur 14 gènes clés.
Des prélèvements de 546 patients ont pu être testés entre mars 2009 et mai 2010. Une ou plusieurs mutations ou réarrangements ont été trouvés dans 51% (282) des échantillons, les plus communes concernant les gènes KRAS (24%), EGFR (13%), ALK (5%), TP53 (5%) et PIK3CA (4%).
Sur 353 patients à un stade avancé de la maladie, 78 parmi ceux (170) présentant des mutations ont pu être dirigés pour bénéficier d’une thérapie ciblée.
Par ailleurs, 30 patients présentant des tumeurs avec mutations du gène EGFR ont été traités avec un inhibiteur spécifique, l’erlotinib, déjà utilisé pour traiter ce cancer du poumon.
Basée sur l’amplification ("PCR") et l’analyse du matériel génétique, la technique livre ses résultats en moins de trois semaines en moyenne.