"Une guerre civile, c’est la forme de conflit la plus cruelle, quand un voisin tue son voisin et parfois son frère, c’est le pire des conflits", a déclaré M. Brahimi, interrogé dans son appartement parisien.
"Il y a beaucoup de gens qui disent qu’il faut éviter la guerre civile en Syrie, moi je crois que nous y sommes depuis déjà pas mal de temps. Ce qu’il faut, c’est arrêter la guerre civile et ça ne va pas être simple", a souligné le diplomate algérien.
La Syrie est en proie à une révolte populaire, devenue conflit armé, qui a fait plus de 21.000 morts en 17 mois selon une ONG.
En Syrie, "le changement est inévitable, un changement sérieux, un changement fondamental, pas cosmétique (…). Il faut que les aspirations du peuple syrien soient satisfaites", a jugé M. Brahimi, sans préciser si le départ du président syrien Bachar al-Assad du pouvoir était nécessaire.
L’opposition syrienne avait critiqué plus tô t dans la journée Lakhdar Brahimi pour ne pas avoir explicitement demandé le départ de Bachar al-Assad.
Ancien chef de la diplomatie algérienne, M. Brahimi, 78 ans, a accepté vendredi de prendre la difficile succession de Kofi Annan, au lendemain de la décision du Conseil de sécurité de mettre fin à la mission des observateurs de l’ONU qui étaient chargés de surveiller un cessez-le-feu jamais appliqué.
Nouveau médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie, Lakhdar Brahimi a l’expérience des missions difficiles, après avoir été envoyé de l’ONU en Afghanistan et en Irak.