"Nous déposerons plainte contre Mediapart (…). Ce document est un faux grossier, les deux personnes en Libye qui étaient censées avoir envoyé ce document et le recevoir l’ont démenti", a déclaré Nicolas Sarkozy lundi matin sur France 2, qualifiant une nouvelle fois Mediapart d’"officine".
"Tout ne se vaut pas. Il y a une morale, ceux qui mentent, ceux qui font défaut doivent être condamnés par la justice", a-t-il ajouté.
"Le canard, on lui a coupé la tête. C’était un document faux. Mediapart est une officine, M. (Edwy) Plenel (directeur du site Mediapart) c’est le bidonnage à chaque fois, ce document est un faux grossier", a répété le président sortant et candidat de l’UMP.
"Ce qui n’est pas crédible, c’est Mediapart. Vous croyez vraiment qu’avec ce que j’ai fait à monsieur Kadhafi, il m’a fait un virement ? Pourquoi pas un chèque endossé ?", a-t-il insisté, "c’est grotesque et j’ai honte pour l’AFP d’avoir fait une alerte sur un document faux".
"Vous ne vous souvenez pas qu’il y a trois mois, c’est le journal ‘Libération’ qui a bidonné un faux document sur la répartition des réserves de pétrole".
"La campagne électorale ne justifie pas tout", a poursuivi Nicolas Sarkozy. "On ne va pas assimilier la presse à des comportements comme ça" mais "il y a une partie de la presse, une partie des médias, et notamment le site en question dont je me refuse même à citer le nom, qui sont prêts à bidonner des documents pour ça, honte à tous ceux qui l’ont exploité".
Mediapart a publié samedi un document qu’il présente comme signé par Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignements extérieurs de la Libye qui vit en exil à Doha, affirmant que le régime de Kadhafi avait accepté en 2006 de financer à hauteur de "50 millions d’euros" la campagne de Nicolas Sarkozy. Moussa Koussa a qualifié de faux ce document.
Le Premier ministre François Fillon a indiqué lundi sur RTL qu’il n’y avait "aucune trace d’un mandat international" visant l’ex-dignitaire libyen proche du colonel Kadhafi Bachir Saleh, qui vit en France et est recherché par Interpol pour fraude.
Ex-dignitaire libyen proche du colonel Kadhafi, Bachir Saleh, qui a démenti avoir été destinataire d’une note citée par Mediapart à propos d’un soutien libyen à la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, est recherché par Interpol pour fraude et se trouve actuellement en France. Il est visé à la fois par des sanctions économiques de Washington et par une "notice rouge" d’Interpol en vue de son extradition vers la Libye pour "fraude".