3e Forum africain sur la cybercriminalité : Trois questions au chef des opérations au Bureau du programme sur la cybercriminalité du Conseil de l’Europe

Virgil Spiridon, chef des opérations au Bureau du programme sur la cybercriminalité du Conseil de l’Europe, met en lumière les nouveaux défis liés à la cybercriminalité et les moyens pour les pays africains d’y faire face.

Dans cet entretien accordé à l’agence MAP, en marge du 3e Forum africain sur la cybercriminalité et les preuves électroniques, qui se tient les 25 et 26 courant à Nairobi, M. Spiridon revient sur les progrès significatifs réalisés par les pays africains, en particulier le Maroc, pionnier dans la mise en place de législations solides dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalité.

Il aborde également l’importance de la coopération internationale et de la mise en œuvre des normes et protocoles internationaux pour faire face aux nouvelles menaces numériques.

1- Pourquoi un tel forum en Afrique et qu’est-ce qui fait du continent un lieu important pour les discussions sur la cybercriminalité ?

Le forum a été organisé afin de renforcer les efforts des pays africains dans la lutte contre la cybercriminalité et de favoriser leur coopération internationale. Il s’agit d’une occasion importante de réunir les États africains pour discuter de leurs défis communs, partager les meilleures pratiques et expériences, et identifier ce qui fonctionne bien dans différents pays du continent.

La participation des pays africains s’inscrit dans une démarche visant à renforcer la coopération avec le Conseil de l’Europe et à sensibiliser aux nouveaux outils et procédures introduits par le deuxième protocole additionnel à la Convention sur la cybercriminalité afin de favoriser la lutte coordonnée contre ce fléau et le partage des bonnes pratiques à l’échelle internationale.

Ce conclave ambitionne de renforcer la coopération internationale et de mieux répondre aux enjeux liés à la cybercriminalité sur le continent. En mettant en place ces mécanismes et en travaillant ensemble, les pays africains peuvent progresser de manière coordonnée et bénéficier des avantages d’une coopération internationale structurée.

2- Quels sont les nouveaux défis de la cybercriminalité, et quelles stratégies les pays africains peuvent-ils adopter pour y répondre efficacement ?

Les défis liés à la cybercriminalité sont aujourd’hui similaires partout dans le monde, qu’il s’agisse de l’Afrique, de l’Europe ou d’ailleurs. Leur nature et leur complexité varient en fonction des ressources investies par les réseaux criminels et de l’impact de la numérisation dans chaque pays. Parmi ces défis figurent notamment, les ransomwares et autres formes de cyberattaques sophistiquées, l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et l’usage de l’intelligence artificielle pour commettre ces crimes.

Pour se préparer à ces nouvelles formes de cybercriminalité, les pays africains doivent renforcer leur cadre législatif car la législation est fondamentale. Sans lois adaptées et sans ratification de conventions internationales, il est impossible d’avancer.

Il s’agit également de s’inspirer des normes internationales et des meilleures pratiques qui permettent aux pays africains de construire des systèmes solides, harmonisés et adaptés à leur contexte.

Dans ce sens, le Bureau du programme sur la cybercriminalité du Conseil de l’Europe est disposé à soutenir tout pays intéressé par la mise en œuvre des normes internationales. La législation, à notre avis, passe avant tout.

3- Comment évaluez-vous les efforts des pays africains, en particulier ceux du Maroc, dans la lutte contre la cybercriminalité ?

L’Afrique a réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre la cybercriminalité. À titre d’exemple, un nombre croissant de pays africains ont adhéré à la Convention de Budapest, ce qui illustre les progrès significatifs réalisés sur le plan législatif au niveau du continent.

Le Maroc, Etat partie à la Convention de Budapest et signataire du deuxième protocole additionnel, se distingue particulièrement dans ce domaine. C’est un partenaire solide et l’un des pays les plus avancés en matière de législation sur la cybercriminalité.

Notre collaboration avec le Maroc s’inscrit dans la durée, non seulement dans le cadre de projets spécifiques, comme en témoigne le programme « Global Action on Cybercrime » du Conseil de l’Europe, où le pays a joué le rôle de pivot régional.

Grâce à son rôle central et fort de son expertise dans ce domaine, le Maroc est devenu un exemple à suivre dans la région.

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