En Tunisie, l’autocar, qui transportait des touristes locaux âgés de 20 à 30 ans, est sorti de la route et a chuté dans un ravin, dans la région montagneuse d’Aïn Snoussi (nord-ouest). Au lendemain de ce drame, vitesse et vétusté du bus ont été citées parmi les principales causes de l’accident, qui a également fait 17 blessés.
Interrogé par la télévision nationale, le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Selmi, tout en appelant à attendre les conclusions de l’enquête, a évoqué un bus "vieux de 20 ans" et la "vitesse" du véhicule.
La région d’Aïn Snoussi est connue pour la dangerosité de ses routes, qui sont toutes équipées "de panneaux de limitation de vitesse", a-t-il argué.
La veille, dans une déclaration à une radio privée, le ministre du Tourisme René Trabelsi avait indiqué que le bus était sorti de la route dans "un mauvais virage".
Le nouveau président Kais Saied et le Premier ministre sortant Youssef Chahed se sont rapidement rendus sur place dimanche.
– "Catastrophe nationale" –
L’annonce de ce drame a suscité l’émoi dans le pays, et de vives critiques.
"Journée funeste en Tunisie", a titré lundi le journal arabophone Al-Chourouk. "La Tunisie sous le choc", a écrit La Presse (francophone).
Dès dimanche, des internautes avaient manifesté leur colère après cette "catastrophe nationale", en dénonçant "les routes de la mort" en Tunisie.
Le bus appartenant à une agence de voyage locale venait de la capitale Tunis et se rendait à Aïn Draham, une région prisée des touristes locaux, proche de la frontière algérienne.
Les images ont montré des cadavres jonchant le sol et un bus déchiqueté. Une équipe de l’AFP y vu des fauteuils et affaires éparpillés, dans le lit d’une petite rivière située en contre-bas.
La vingtaine de blessés a été hospitalisée -le bus comptait 43 personnes à bord au total.
Le même jour, au Maroc, ce sont 17 personnes qui ont trouvé la mort et 36 qui ont été blessées dans l’accident d’un bus près de Taza (nord), selon un bilan obtenu par l’AFP auprès du ministère de la Santé. La veille, un premier bilan avait fait état de huit morts.
L’autocar s’est retourné pour une raison encore inconnue, ont annoncé les autorités locales. Les personnes blessées ont, là aussi, toutes été hospitalisées et une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de l’accident.
– Amas de ferraille –
Sur une image diffusée sur son compte Twitter par la chaîne publique 2M, le bus, couché sur son flanc droit, apparaît comme décapité. L’intérieur ne ressemble plus qu’à un amas de ferraille. Des rescapés interrogés par la presse locale ont imputé l’accident aux "fortes pluies" qui se sont abattues sur la région dimanche.
Près de 3.500 personnes trouvent chaque année la mort dans des accidents sur les routes du royaume, un pays de 35 millions d’habitants. Les autorités ont mis en œuvre diverses mesures pour tenter de combattre le fléau de l’insécurité routière, en particulier dans le sillage du pire accident de bus de l’histoire du royaume (42 morts), survenu en 2012. Une "stratégie nationale de la sécurité routière" a été lancée avec pour objectif de réduire de moitié le nombre d’accidents d’ici 2026.
Le bilan est également sanglant en Tunisie, un pays de 11 millions d’habitants: 999 personnes ont été tuées et 7.326 blessées dans des accidents de la route depuis un an, selon l’Observatoire national de la sécurité routière. Sur l’année 2018, ce bilan s’élève à 1094 morts. La mortalité routière en Tunisie est imputée à l’état des infrastructures, mais aussi à la vétusté du parc automobile et aux incivilités.