"Le procès est reporté au 4 décembre", a déclaré, sans autre détail, à l’AFP Me Khaled Bourayou, avocat d’Ali Haddad, ancien dirigeant de la principale organisation patronale algérienne et patron du n°1 privé du BTP en Algérie, incarcéré depuis fin mars.
Une partie des avocats n’a pu accéder à la salle d’audience, trop petite pour accueillir avocats, journalistes et de nombreux Algériens désirant assister au procès, ont rapporté plusieurs médias algériens.
Une foule extrêmement nombreuse était massée dès les premières heures de la matinée devant le tribunal de Sidi M’hamed, dans le centre d’Alger et l’ouverture des portes a donné lieu à une bousculade, a constaté une journaliste de l’AFP, qui n’a pu entrer dans la salle.
Ce procès est le premier consécutif aux vastes enquêtes sur des faits présumés de corruption déclenchées après la démission, en avril, d’Abdelaziz Bouteflika, poussé au départ par un mouvement populaire de contestation du régime inédit, après 20 ans passés à la tête de l’Etat.
Les affaires jugées concernent "l’octroi d’indus avantages aux opérateurs de montage automobile", selon le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati.
Les accusés, tous en détention provisoire, sont arrivés dans des fourgons cellulaires accompagnés d’une forte escorte policière, dont ils ont été extraits hors des regards et des caméras.
Parmi eux figuraient notamment deux proches et anciens Premiers ministres de M. Bouteflika, Ahmed Ouyahia, quatre fois chef du gouvernement entre 1995 et 2019, dont trois fois durant la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, et Abdelmalek Sellal, qui dirigea le gouvernement de 2014 à 2017, selon Me Bourayou.
C’est la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962, que sont jugés d’anciens chefs de gouvernement.
Deux anciens ministres de l’Industrie de M. Bouteflika, Mahdjoub Bedda (2017) et son successeur Youcef Yousfi (2007-2019) comparaissaient également, selon l’avocat.