Un nouveau gouvernement yéménite d’union rassemblant les pro-pouvoir et les séparatistes du Sud a été formé vendredi sous l’égide de Ryad, avec l’espoir de resserrer les rangs pour combattre les rebelles Houthis du nord du pays ravagé par la guerre.
Le nouveau gouvernement comprend des ministres fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi et des partisans du Conseil de transition du Sud, le bras politique des séparatistes, en plus de représentants d’autres partis, a déclaré à l’AFP un responsable gouvernemental qui a requis l’anonymat.
La guerre au Yémen oppose depuis six ans les forces du gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, et les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran et qui ont pris le contrôle d’une bonne partie du nord du pays.
Mais de profondes divisions dans le camp anti-Houthis avaient éclaté ces dernières années entre les partisans du président Hadi et les séparatistes du Sud, qui les accusent de corruption et de connivence avec les islamistes.
L’Arabie saoudite a négocié un accord pour le partage du pouvoir dans le Sud et tente depuis plus d’un an de former un nouveau gouvernement d’union afin de maintenir l’unité de la coalition face aux Houthis, sur le point de contrôler Marib, le dernier bastion du gouvernement dans le Nord.
Signé en novembre 2019, les dispositions de l’accord de Ryad n’avaient pas été appliquées et la situation a dégénéré sur le terrain.
Sur Twitter, le ministère saoudien des Affaires étrangères a salué vendredi l’annonce de la formation du nouveau gouvernement yéménite, estimant qu’il s’agissait d' »une étape importante pour parvenir à une solution politique et mettre fin à la crise au Yémen ».
Le Premier ministre Maïn Saïd a conservé sa position dans le nouveau gouvernement, qui comprend 24 ministres, tandis que des changements ont eu lieu dans plusieurs ministères, dont le ministère des Affaires étrangères.
La guerre au Yémen a plongé ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, dans la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU, avec une population au bord de la famine et menacée par les épidémies.
La formation du nouveau gouvernement intervient à quelques semaines de l’investiture du président américain élu Joe Biden.
Le futur hôte de la Maison Blanche avait été très critique à l’égard de l’Arabie saoudite durant sa campagne, sur fond de controverses permanentes sur les violations des droits humains dans le royaume et sur le désastre humanitaire au Yémen depuis l’intervention de Ryad.