Arrêté en mai 2010 alors qu’il travaillait pour les services de renseignement de l’armée américaine en Irak, Bradley Manning sera jugé, comme il l’a souhaité, par une seule personne, le colonel Denise Lind, et non par un jury militaire.
Le procès aura lieu à Fort Meade, à une cinquantaine de kilomètres de Washington, où se trouve le siège de la National Security Agency (NSA), l’un des principaux services de renseignements des Etats-Unis.
Bradley Manning, qui a notamment transmis au site de Julian Assange des télégrammes diplomatiques et des vidéos de combats, fait face à 21 chefs d’accusation, et plaide non coupable en ce qui concerne le plus grave, celui de collusion avec l’ennemi, passible de la prison à vie.
Le soldat a en revanche plaidé coupable à dix autres charges moins sérieuses, dont la possession et la diffusion d’informations classés secrètes sur l’Irak et l’Afghanistan, pour lesquelles il risque une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison.
Lors d’une audition devant la juge militaire, en février, Bradley Manning avait expliqué avoir diffusé les documents à WikiLeaks afin d’entraÂŒner un débat sur les actions de l’armée américaine et, plus généralement, sur la politique étrangère des Etats-Unis.
"J’assume l’entière responsabilité de mes actions", avait-il dit à cette occasion. "J’avais le sentiment d’accomplir quelque chose qui me permettrait d’être en paix avec ma conscience."
L’accusation, qui a convoqué plus de cent témoins, estime de son côté que les fuites provoquées par Bradley Manning ont mis en danger la sécurité nationale des Etats-Unis et menacé la vie de plusieurs personne.
Julian Assange se trouve quant à lui toujours dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, où il s’est réfugié en juin 2012 pour éviter d’être extradé en Suède. La justice suédoise veut interroger le fondateur de WikiLeaks sur des accusations de viol.