L’annonce officielle, mercredi, de la dissolution des “Soulèvements de la Terre”, un collectif de militants écologistes, a suscité une vive polémique en France, mettant, encore une fois, le gouvernement sous le feu des critiques pour des restrictions des libertés et des droits fondamentaux.
Cette décision, très contestée par la classe politique, devrait faire l’objet d’un recours devant le Conseil d’État, alors que l’exécutif justifie cette décision, dans les tuyaux depuis quelques mois, notamment par les débordements survenus le week-end dernier lors d’un rassemblement de militants écologistes opposés au projet de ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin.
Déjà annoncée ce mardi par le ministre de l’Intérieur lors des questions au gouvernement, la manœuvre vise à mettre fin à l’existence de ce collectif écologiste qui rassemble différentes associations paysannes et de défense de l’environnement, rapportent les médias de l’hexagone.
Cette procédure de dissolution est engagée depuis le 28 mars dernier, dans la foulée des affrontements entre gendarmes et opposants au projet de méga-bassines de Sainte-Soline, rappelle la presse.
Restée bloquée depuis, elle a finalement abouti après une nouvelle manifestation soutenue par les »Soulèvements de la Terre » le week-end dernier contre le projet de train Lyon-Turin, jugé dangereux pour la biodiversité par ses opposants.
Le collectif, créé en janvier 2021 et soutenu par plusieurs grandes figures des luttes climatiques, a dénombré une « cinquantaine » de blessés graves côté manifestants, lors des affrontements de samedi, selon les médias.
La patronne d’Europe Écologie Les Verts, Marine Tondelier, a dénoncé ce mercredi matin sur Public Sénat « les moyens surdimensionnés de répression » et « d’intimidation » mis en place contre les écologistes.
Elle a également promis de s’opposer à la dissolution des »Soulèvements de la Terre » par « tous les moyens légaux ».
« On a un gouvernement qui se défausse de ses responsabilités et qui pointe le doigt vers des boucs émissaires qu’ils soient élus écologistes ou militants comme dans le cadre des Soulèvements de la terre », a fustigé pour sa part la députée écologiste, Marie Pochon.
« Être les Soulèvements de la Terre, c’est s’élever contre la terreur, c’est-à-dire l’intimidation par les forces répressives de l’État de tous ceux qui ne pensent pas comme le gouvernement », a écrit l’élue dans un message de soutien au collectif sur son compte Twitter.
Amnesty International France a dénoncé la décision de dissolution du collectif, soulignant qu’un “rappel du droit international s’impose”.
“Faire peur. Intimider. Dissuader les actions environnementales. C’est ce que tente de faire le gouvernement en manipulant le droit”, s’est indignée de son côté Greenpeace France, qui a fait part de son soutien au mouvement.
Dans leurs démarches de protestation contre la décision de dissolution, les »Soulèvements de la Terre » devraient déposer un recours devant le Conseil d’État, alors que des personnalités sont attendues devant l’institution à Paris ce mercredi.
Des rassemblements pour protester contre cette dissolution sont prévus les mercredis 21 et 28 juin dans plusieurs villes de France, rapportent les médias de l’hexagone.