Venezuela: l’espérance des opposants après l’autoproclamation de Guaido

Une vague de joie et d’espérance s’est répandue parmi les dizaines de milliers de participants à la manifestation organisée mercredi par l’opposition, après que le président du Parlement, Juan Guaido, s’est auto-proclamé président par intérim, selon des journalistes de l’AFP.

"Ce qui s’est produit nous apporte de l’espérance, ce peuple, ce qu’il ressent aujourd’hui, c’est de l’espérance, c’est une nécessité que nous allions de l’avant", a déclaré à l’AFP José Gregorio Flores, 43 ans, qui a participé à la manifestation organisée à l’appel du jeune opposant Juan Guaido pour réclamer un "gouvernement de transition".

Pour ce professeur d’université, il s’agit maintenant de soutenir "pour tout" le président du Parlement, unique institution aux mains de l’opposition, pour mettre fin à "l’usurpation" que représente pour lui le deuxième mandat de Nicolas Maduro.

Peu avant, Juan Guaido, un député de 35 ans, avait déclaré depuis une tribune devant une foule de partisans, "assumer formellement les compétences de l’éxecutif national".

"Nous devons le soutenir dans toutes ses déclarations. Il a dit qu’il ne veut pas devenir le président pérenne du Venezuela, il doit appeler à des élections (…) Le peuple est dans la rue et le soutient", a ajouté José Gregorio Flores, en référence au chef du Parlement.

Au milieu des klaxons de motos et de voitures, faisant flotter des drapeaux vénézuéliens, l’universitaire rappelle que 2,3 millions de Vénézuéliens, selon des chiffres de l’ONU, ont quitté le pays en proie à une grave crise économique, frappé par de nombreuses pénuries notamment de nourriture et de médicaments.

La majorité de ses contacts sur son téléphone portable affichent "Argentine", "Brésil", "Etats-Unis", "Equateur" comme indicatif international. "Nous avons besoin qu’ils reviennent, qu’ils nous aident à reconstruire ce pays", explique-t-il, en espérant que puisse se former un nouveau gouvernement de Juan Guaido, déjà reconnu par les Etats-Unis et ses alliés dans la région.

Une grande partie de la communauté internationale ne reconnaît pas le deuxième mandat de Nicolas Maduro, contesté par l’opposition.

Devant ses partisans rassemblés dans l’est de Caracas, Juan Guaido a déclaré : "Nous savons que cela va avoir des conséquences, nous savons qu’il est nécessaire que nous restions mobilisés dans les rues du Venezuela jusqu’à obtenir la démocratie. Nous n’allons pas permettre que se dégonfle ce grand mouvement d’espérance".

Ces paroles rendent Estlevi Gonzalez euphorique. "Nous allons le défendre comme il se doit, parce qu’ici nous n’allons plus avoir peur", assure cette avocate.

"Notre président c’est Juan Gaido, nous somme là pour lutter", ajoute-t-elle, alors que des cris "Vive le Venezuela! Maduro Dehors!" se font entendre derrière elle.

Yosmar Cabrea, un commerçant de 30 ans, était en train de quitter la manifestation avec sa famille, lorsqu’il a entendu la proclamation de Juan Guaido.

"C’est le début d’une nouvelle espérance, une nouvelle étape, je vais vivre quelque chose de nouveau", veut croire le trentenaire, qui se souvient qu’il avait dix ans en 1999 quand l’ex-président Hugo Chavez (1999-2013) est arrivé au pouvoir.

Dans l’autre camp, des dizaines de milliers de partisans du président socialiste se sont également rassemblés mercredi à Caracas et dans d’autres régions du pays pour dénoncer ce que Nicolas Maduro considère comme un coup d’Etat orchestré depuis les Etats-Unis.

En réponse à la proclamation de Juan Guaido, Diosdado Cabello, le président de la puissante Assemblée constituante, 100% chaviste, a appelé les manifestants à s’installer devant le palais présidentiel de Miraflores à Caracas pour soutenir Nicolas Maduro.

"Nous allons tous en ordre au palais de Miraflores pour soutenir notre frère Nicolas Maduro et que celui qui se dit président vienne le chercher, le peuple sera là pour le défendre", a-t-il lancé.

Répondant à l’invitation, des milliers de partisans du chef de l’Etat, vêtus de rouge, ont rejoint le palais présidentiel.

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