Une ONG norvégienne s’alarme d’un « désastre humanitaire » à Fallouja

Pris sous le feu des belligérants et bientôt en manque de vivres, les civils font face à un "désastre humanitaire" à Fallouja, cible d’une offensive de l’armée irakienne pour déloger le groupe État islamique (EI), s’est alarmée jeudi une ONG norvégienne.

"Nous avons un désastre humanitaire à l’intérieur de Fallouja et un autre désastre en cours dans les camps" accueillant les civils qui ont fui la ville, s’est inquiété Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), dans un communiqué.

"Des milliers de personnes fuyant les feux croisés après des mois de siège et de quasi-famine ont besoin d’assistance et de soins mais nos stocks seront bientôt épuisés. La communauté humanitaire a besoin de financements immédiats pour éviter un désastre totalement évitable sous nos yeux", a-t-il dit.

Au moins 48.000 personnes ont fui leurs habitations depuis le début de l’offensive contre Fallouja le 23 mai, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Dans les camps qui les accueillent dans la province d’Al-Anbar, la situation est "épouvantable", a précisé le NRC.

L’ONG dit ne pouvoir y fournir que trois litres d’eau par personne et par jour, bien moins que les 10 litres nécessaires alors que les températures devraient bientôt approcher les 50°C.

Elle s’inquiète également de l’épuisement de ses stocks de produits alimentaires d’urgence, tout juste suffisants pour nourrir quelque 15.000 personnes pendant deux jours.

"Que l’on ne se méprenne pas: absolument rien n’est sûr pour les civils qui fuient Fallouja", a aussi souligné M. Egeland.

"Ils risquent de se faire tirer dessus, d’être tués par des engins explosifs sur les routes ou de se noyer en traversant la rivière. Ceux qui fuient les zones contrôlées par l’EI et parviennent à se mettre en sécurité constatent de surcroît que nous avons très peu à leur offrir: nous arrivons à court de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux", a-t-il ajouté.

Quelque 3,3 millions d’Irakiens ont dû fuir leur foyer depuis début 2014, année durant laquelle l’EI s’est emparé de vastes zones au nord et à l’ouest de Bagdad. Plus de 40% d’entre eux sont originaires de d’Al-Anbar, vaste province sunnite dont fait partie Fallouja.

AFP

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