Un parti allemand veut accueillir en priorité des chrétiens occidentaux
La CSU, l’un des alliés de la coalition d’Angela Merkel, réclame que les travailleurs étrangers soient de « culture chrétienne occidentale ».
Source AFP
Selon le texte, ce principe doit être ancré dans "une loi sur la limitation et le contrôle de l’immigration afin que nous puissions décider nous-mêmes qui nous convient et de qui nous avons besoin". "Un État doit décider pour lui-même qui il accepte, ce n’est pas aux migrants de décider de ça", y est-il dit. La CSU, qui fait partie de la même famille politique que le parti de la chancelière allemande (CDU), à savoir les Unions chrétiennes allemandes, est en conflit ouvert avec Angela Merkel depuis sa décision en septembre 2015 d’ouvrir grand le pays aux migrants fuyant guerre et oppression.
Interdiction du voile intégral
Sa motion reprend aussi une série d’appels déjà connus tels que celui à la limitation à 200 000 du nombre des réfugiés accueillis chaque année en Allemagne, à une interdiction large du voile intégral, à la fin de la double nationalité et à l’instauration de "zones de transit" pour faire le tri entre ceux qui sont éligibles au droit d’asile et ceux qui doivent être expulsés. Le durcissement réclamé par la CSU intervient au lendemain de l’appel de la chancelière à la classe politique à ne pas perdre sa "boussole" en courant derrière les propositions contre les migrants des populistes de l’AfD qui engrangent les succès électoraux.
Mme Merkel vient d’essuyer une cuisante défaite électorale à un scrutin régional dans l’est de l’Allemagne, voyant son parti relégué en troisième position derrière l’AfD. À gauche, une haute responsable des Verts, Simone Peter, a accusé la CSU de se muer "en parti-frère bavarois de l’AfD". Jan Korte, du parti de gauche radical Die Linke, juge quant à lui "raciste" la proposition de "classer les êtres humains en fonction de leur supposée appartenance religieuse ou culturelle". La CSU considère pour sa part que l’Allemagne doit "tirer les leçons des erreurs de l’automne dernier", une attaque contre Mme Merkel qui, entre grogne de certains de ses alliés et poussée populiste, se retrouve en difficulté à un an des législatives. "Nous nous opposons à ce que notre pays, ouvert sur le monde, soit transformé par l’immigration ou l’afflux de réfugiés", martèle ce parti. La majorité du million de demandeurs d’asile arrivés en Allemagne l’année passée – Syriens, Irakiens et Afghans pour la plupart – y sont entrés en Bavière à l’issue d’un périple à travers l’Europe de l’Est.