Un des otages espagnols en Syrie craignait d’être vendu à l’EI
Angel Sastre, l’un des trois otages espagnols en Syrie libérés samedi, dit mardi avoir vécu ses dix mois de détention dans la hantise d’être vendu au groupe jihadiste Etat islamique (EI) par ses ravisseurs.
Enlevé avec deux autres journalistes espagnols à Alep, dans le nord de la Syrie, le 13 juillet 2015 par le Front Al-Nosra, groupe affilié à la nébuleuse Al-Qaïda, le journaliste a déclaré: "la simple idée qu’ils puissent me vendre à Daesh (acronyme en arabe de l’EI) me terrorisait".
L’EI, organisation rivale d’Al-Qaïda contrôlant une partie de la Syrie et de l’Irak, a exécuté de nombreux otages.
Décrivant ses conditions de détention, Angel Sastre dit avoir été autorisé par ses ravisseurs à s’informer par la télévision à partir du quatrième mois de captivité. "Avec CNN ou la BBC, nous apprenions comment évoluait la guerre autour de nous. […] C’était comme vivre dans une bulle au sein du conflit".
"Je ne vais pas retourner en Syrie, du moins pour le moment. C’est impossible d’y travailler. La séquestration est devenue, non pas une arme de guerre mais un business rentable", ajoute le reporter.
Les deux autres journalistes libérés samedi, José Manuel Lopez et Antonio Pampliega, ne se sont pas exprimés dans la presse depuis leur retour en Espagne.
La Syrie est un des pays les plus dangereux au monde pour la presse selon l’ONG Reporters sans frontières, qui a recensé la mort de 139 journalistes et 47 internautes depuis le début du conflit en 2011.