Lors de leur entretien téléphonique dimanche soir, la chancelière a "reproché au président russe d’avoir violé le Droit international par l’intervention russe, inacceptable, en Crimée", selon ce communiqué.
Mme Merkel lui a notamment reproché une violation du mémorandum de Budapest de 1994, dans lequel la Russie s’était engagée à respecter l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine dans ses frontières existantes, ainsi que le traité sur la flotte russe de la Mer noire de 1997.
La chancelière a par ailleurs de nouveau exhorté M. Poutine à respecter l’intégralité territoriale de l’Ukraine, selon le communiqué.
L’Ukraine s’est déclarée dimanche "au bord de la catastrophe" à la suite de la "déclaration de guerre" de la Russie et semblait perdre rapidement le contrôle de la Crimée, alors que l’Occident cherchait une issue à l’un des plus graves conflits avec Moscou depuis la guerre froide.
"Si le président (russe Vladimir) Poutine veut être le président qui a commencé une guerre entre deux pays voisins et amis, il est tout près d’atteindre son objectif. Nous sommes au bord de la catastrophe", a lancé dimanche le Premier ministre, Arseni Iatseniouk, à la suite de la menace choc de la Russie d’intervenir militairement sur le territoire de cette ancienne république soviétique.
"Ce n’est pas une menace, c’est en fait une déclaration de guerre à mon pays", a-t-il ajouté, s’exprimant en anglais, comme pour mieux se faire entendre de la communauté internationale.
Le président par intérim, Olexandre Tourtchinov, a de son côté répété dimanche que Kiev espérait parvenir à une solution "pacifique" à la crise. Mais un autre haut responsable a parallèlement annoncé la mobilisation des réservistes ukrainiens afin d’assurer "la sécurité et l’intégrité du territoire".
A Kiev, environ 50.000 personnes se sont rassemblées dimanche sur le Maïdan, la place de l’Indépendance. "Nous ne nous rendrons pas !", ont-ils scandé à l’adresse de la Russie. Certains portaient des pancartes proclamant : "Poutine, touche pas à l’Ukraine !"