Ukraine: le président et l’opposition signent un accord de sortie de crise

Le président Viktor Ianoukovitch et l’opposition ukrainienne ont signé vendredi un accord de sortie de crise prévoyant d’importantes concessions du pouvoir, mais qui pourraient apparaître insuffisantes au lendemain du bain de sang qui a endeuillé Kiev.

L’accord, signé vendredi au palais présidentiel en présence des médiateurs européens, prévoit notamment une élection présidentielle anticipée, la formation d’un gouvernement de coalition et une réforme constitutionnelle. Il survient après des violences qui ont fait près de 80 morts depuis mardi à Kiev.

Les trois principaux leaders de l’opposition ukrainienne, Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk et Oleg Tiagnibok, ont signé, de même que les ministres des Affaires étrangères allemand Franz-Walter Steinmeier et polonais Radoslaw Sikorski, a constaté l’AFP. Le représentant de la Russie n’a pas signé.

L’opposition, représentée par le "Conseil du Maïdan", avait auparavant donné son feu vert à l’accord à condition que l’actuel ministre de l’Intérieur Vitali Zakhartchenko ne fasse pas partie du prochain gouvernement et que le procureur général Viktor Pchonka ne conserve pas ses fonctions, selon Oleg Tiagnibok. Ces deux hommes sont mis en cause pour leur rôle dans la répression policière et judiciaire contre les manifestants en Ukraine.

Le président Ianoukovitch avait annoncé dans la matinée le lancement d’une procédure en vue d’une "présidentielle anticipée", sans pour autant avancer de date précise. La prochaine élection présidentielle est programmée pour mars 2015.

Il a également promis un "processus de retour à la Constitution de 2004", qui réduirait les pouvoirs présidentiels au profit du gouvernement et du Parlement, ainsi que la formation d’un "gouvernement d’unité nationale".

Il répondait ainsi à des revendications majeures de l’opposition, qui occupe depuis trois mois jour pour jour la place Maïdan au coeur de la capitale ukrainienne.

L’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko a exigé jeudi soir "la mise à l’écart immédiate de Ianoukovitch". "Des poursuites contre lui pour meurtres massifs de civils doivent être la seule exigence du peuple, de l’opposition et de la communauté internationale", selon elle.

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