Tunisie: opération de vote blanc

Des Tunisiens ont participé dimanche à un vote blanc destiné à servir de test, à une semaine d’un scrutin "historique" censé être réellement libre et honnête, neuf mois après la chute du régime de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali.

Epreuve cruciale de la transition démocratique que traverse le pays qui a déclenché le "printemps arabe", les électeurs tunisiens seront appelés le 23 octobre à choisir leurs représentants à l’Assemblée constituante, dont la principale tâche sera d’élaborer une nouvelle Constitution.

La nouvelle loi fondamentale devrait rompre avec des élections arrangées avec des taux de plus 90% en faveur du parti au pouvoir et son candidat.

Organisé dans une école du centre de Tunis, l’élection à blanc visait tester la logistique prévue par l’instance indépendante chargée des élections. L’heure d’ouverture du bureau de vote était la même que celle prévue dimanche prochain. Une feuille de présence des préposés au bureau avec vérification des badges attestait leur qualité. Des membres de cette instance, des observateurs et des journalistes, ainsi que des représentants supposés des listes candidates, ont pu constater la mise en place d’une urne transparente, vide et cadenassée des quatre cô tés.

Un registre renfermait les noms des électeurs inscrits au bureau de vote, à cô té de bulletins de vote et de trois isoloirs.

Avant de glisser son bulletin dans l’urne dimanche, l’électeur devra tremper son index gauche dans une encre bleue indélébile qui ne lui permettra pas de voter ailleurs.

Des cas problématiques pouvant surgir le jour du scrutin ont été simulés, telles des erreurs au niveau de l’inscription des électeurs et la perte de cartes d’identité, ou le recours aux agents de sécurité en cas de dépassements éventuels.

L’opération blanche a également permis de tester les conditions de vote des électeurs handicapés, que la loi autorise à se faire accompagner de deux personnes au maximum.

Après la fermeture du bureau à l’heure prévue, il a été procédé au dépouillement des bulletins de vote après vérification des bulletins nuls, en présence des diverses parties présentes.

A un mois des élections, plus de la moitié des quelque 4,5 millions d’électeurs inscrits étaient encore indécis, vu le foisonnement de listes candidates -environ 1.600 sur lesquelles plus de la moitié représentent les partis en lice et le reste des indépendants.

Le mouvement islamiste Ennahdha est donné favori, mais d’autres grandes formations contestent ces pronostics, dont le Parti démocratique progressiste (PDP) de Néjid Chebbi, et le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) de Mustapha Ben Jaâfar.

D’autres promettent des "surprises", tels le Congrès pour la République (CPR) de Moncef Marzouki, le Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT) de Hamma Hammami, voire l’Union patriotique libre (UPL), un parti nouveau-né de l’homme d’affaires Sélim Riahi qui a investi des milliards dans sa campagne électorale.

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