Tunisie: le recours à l’endettement intérieur s’intensifie pour financer le budget
Cet accord de prêt traduit un recours accru à l’endettement intérieur pour mobiliser des ressources supplémentaires et financer le budget de l’État programmé dans la loi de finances 2024.
Citée par les médias, la ministre des Finances tunisienne, Sihem Boughdiri Nemsia a précisé que ce prêt constitue une forme de financement adaptée en matière de durée de remboursement et de coût, contribuant ainsi à la stabilité des réserves de change.
A défaut de financements extérieurs, la Tunisie a emprunté auprès des banques locales en 2023 environ 1,150 million de dinars (1 euro = 3,36 dinars) en devises, et ce, dans le cadre de deux prêts syndiqués.
Selon le projet du budget de l’Etat, la Tunisie prévoit, au cours de l’année 2024, l’émission d’un emprunt obligataire national et la mobilisation d’un crédit syndiqué en devise, avec des prévisions pour mobiliser des financements intérieurs de 3,5 milliards de dinars.
Confrontée à une profonde crise économique et financière, la Tunisie a enregistré un taux de croissance de seulement 0,4% en 2023, alors que le taux de chômage a dépassé les 16%, selon l’Institut tunisien de la statistique.
Face aux grandes difficultés d’accès au financement, la Tunisie avait conclu en octobre 2022 un accord avec le FMI pour un prêt de deux milliards de dollars mais les négociations se sont enlisées, vu la réticence des autorités à la mise en œuvre des réformes dans le système de compensation et le secteur des entreprises publiques.