Tunisie: le parti Ennahdha contre un gouvernement d’indépendants

Première force au Parlement tunisien, le parti d’inspiration islamiste Ennahdha s’est prononcé lundi contre la formation d’un gouvernement d’indépendants, appelant le Premier ministre désigné Hichem Mechichi, un indépendant, à former un cabinet tenant compte des « équilibres parlementaires ».   

Ennahdha, qui compte 54 sièges sur 217 à l’Assemblée, craint d’être écarté du gouvernement de M. Mechichi, choisi fin juillet par le président Kais Saied au détriment des noms proposés par les principaux partis.

« Après un dialogue profond et franc » sur le nouveau gouvernement lors d’une réunion dimanche du conseil de la Choura, organe consultatif d’Ennahdha, ses membres ont exprimé leur « refus de la formation d’un gouvernement (constitué de) compétences indépendantes », a indiqué Abdelkarim Harouni, président de ce conseil, lors d’une conférence de presse.

Il a également appelé M. Mechichi à faire appel à des personnalités politiques pour « la formation d’un gouvernement d’unité nationale politique ayant un large appui politique et qui prenne en considération les équilibres parlementaires ».

« Le nouveau gouvernement doit représenter le peuple tunisien qui a voté lors des législatives » de 2019, a ajouté M. Harouni, considérant que « le recours à des compétences indépendantes (pour former le nouveau gouvernement) serait un coup porté contre la démocratie et les partis » politiques.

Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement sortant d’Elyes Fakhfakh, M. Mechichi effectue depuis fin juillet des consultations avec des représentants de partis politiques pour la formation d’un gouvernement « pour tous les Tunisiens », selon lui.

Vendredi, il s’est entretenu avec d’anciens chefs du gouvernement: Hamadi Jebali (2011-2013), Ali Larayadh (2013-2014), Habib Essid (2015-2016) et Youssef Chahed (2016-2020).

Il a rencontré également des ex-présidents: Foued Mebazaa (du janvier à décembre 2011) et Mohamed Ennaceur (du juillet à octobre 2019). L’objectif était de discuter de la situation politique et socio-économique du pays et de leurs visions de la démarche à suivre.

Lundi, M. Mechichi doit rencontrer le secrétaire général de la puissante centrale syndicale UGTT, Nourredine Taboubi, et le président de l’organisation patronale Utica, Samir Majoul.

Il s’exprimera lundi à 18H00 locales (17H00 GMT) à propos des consultations sur la formation du nouveau gouvernement.

Une fois son cabinet formé, M. Mechichi, 46 ans, devra ensuite obtenir la confiance du Parlement à la majorité absolue d’ici début septembre. Faute de quoi, l’Assemblée sera dissoute et de nouvelles élections législatives auront lieu.

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