L’eau est monté à plus d’1,70 m dans certains quartiers de Nabeul (nord-est), chef-lieu du gouvernorat, où de nombreux ponts et routes ont été endommagés, après ces pluies record qui ont parfois constitué l’équivalent de six mois de précipitations.
Le bilan est grimpé à quatre morts, deux hommes âgés et deux soeurs emportés par les flots, a indiqué en matinée le ministère de l’Intérieur.
"Il pleuvait depuis midi, à 16 heures c’est devenu torrentiel, l’oued (Souhil, ndlr) devant chez nous était bloqué par des arbres et l’eau a submergé le pont et débordé sur la route", a raconté à l’AFP Moncef Barouni, un habitant de Nabeul.
En quelques dizaines de minutes, "l’eau a emporté la clôture, puis le local de la chaudière, la cuisine d’été et une partie du séjour", a-t-il poursuivi. "J’ai eu peur pour ma vie".
M. Barouni a précisé être allé en famille "dormir à l’hôtel". "Nous avions peur d’une autre vague", a-t-il raconté.
"On n’avait aucune information, personne ne répondait, ni les numéros de secours, ni la compagnie d’électricité".
Autour de lui, des poteaux électriques sont toujours à terre dans l’eau.
Des commerçants ont constaté dimanche matin l’ampleur des dégâts dans leurs boutiques, tandis que les réseaux téléphoniques sont restés coupés dans une partie de cette péninsule, à une cinquantaine de km à vol d’oiseau de la capitale Tunis.
Il a plu 200 mm sur Nabeul et jusqu’à 225 mm en quelques heures à Beni Khalled, dans le centre du Cap Bon, a indiqué à l’AFP l’Institut national de la météorologie tunisien (INM).
Il s’agit des plus importantes précipitations en une si courte période depuis le début des statistiques, en septembre 1995, a précisé l’INM, soulignant avoir lancé une alerte aux orages dès vendredi.
Le gouvernement a lui indiqué avoir envoyé samedi après-midi des renforts de la police, de l’armée et de la protection civile, et mobilisé deux hélicoptères et des ambulances.