Tunisie: Amnesty appelle les candidats aux élections à s’engager pour les droits de l’Homme
Amnesty International a appelé mercredi les candidats aux élections législatives et présidentielle tunisiennes à s’engager à défendre les droits de l’Homme, pour « ne pas trahir les espoirs des Tunisiens » près de quatre ans après la révolution.
Depuis la révolution qui a contraint le président Zine el Abidine Ben Ali à la fuite en janvier 2011, "les autorités tunisiennes ont lancé une série de réformes, qui ont abouti à l’adoption d’une nouvelle Constitution garantissant de nombreux droits humains", selon Amnesty.
"Cependant, beaucoup des atteintes aux droits humains qui ont été à l’origine du soulèvement sont toujours d’actualité", poursuit l’ONG.
Amnesty demande donc aux candidats de s’engager à "mettre un terme à la discrimination et à la violence contre les femmes", notamment en adoptant "de toute urgence" une loi exhaustive contre la violence à l’égard des femmes.
Elle leur demande également de "combattre la torture et les autres mauvais traitements, de "demander des comptes aux forces de sécurité" et d’"entreprendre une refonte complète des organes de sécurité".
"Nul ne doit être emprisonné ni soumis à une quelconque autre sanction pénale pour avoir uniquement exercé son droit à la liberté d’expression. Les lois ou les dispositions qui érigent en infraction le droit à la liberté d’expression doivent être abrogées et mises en conformité avec le droit international et les normes internationales", selon Amnesty.
L’ONG demande également aux candidats de "garantir l’indépendance de la justice", de "protéger les réfugiés et les demandeurs d’asile" et d’"abolir la peine de mort".
La Tunisie a depuis janvier une nouvelle Constitution garantissant la liberté d’expression et d’opinion, le droit à l’intégrité physique et stipulant que "les citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs et sont égaux devant la loi sans discrimination".
Mais selon des ONG, torture et mauvais traitements persistent malgré la volonté affichée des autorités de mettre fin à cette pratique largement répandue sous le régime de Ben Ali. Aucune réforme de la police et de la justice, outils centraux de la répression sous l’ancien système, n’a été entreprise.