Les analyses menées en laboratoire sur vingt produits inquiètent. Du côté des cigarillos vanillés, un marché typiquement féminin, les tests révèlent des taux d’arômes dix fois supérieurs à la dose autorisée.
"On fume du sucre"
"On a limité notamment la possibilité de mettre des arômes de vanille dans les cigarettes mais on n’a pas limité les autres arômes", explique Thomas Laurenceau, rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs.
"Ils en mettent autant qu’ils veulent. On fume du sucre et de l’arôme chocolat, barbe à papa et tout ce que vous voulez. Il n’est pas normal aujourd’hui quand vous achetez un yaourt, vous savez ce qu’il y a dedans mais quand vous achetez un paquet de cigarettes, vous ne savez pas ce qu’il y a dedans".
Interrogé par Europe 1, le professeur Yves Martinet, pneumologue et président du CNTC a vivement réagi sur Europe 1 mardi. "L’objectif est de séduire les enfants pour les faire passer du bonbon à la cigarette-bonbon et puis au tabac classique", dénonce-t-il. "Ce sont nos enfants que l’industrie du tabac recrute pour faire des profits pour les multinationales", s’indigne Yves Martinet.
Combler le vide juridique
Pour 60 Millions de Consommateurs et le CNCT, ces résultats montrent la nécessité "d’avoir une réglementation qui concerne l’ensemble des produits du tabac et pas seulement les cigarettes".
Ils demandent également l’interdiction de "l’utilisation de tout type d’arôme destiné à rendre les produits plus attractifs" et une "plus grande transparence dans l’étiquetage".
Le comité contre le tabagisme demande une réponse rapide aux pouvoirs publics en insistant sur un fait établi : plus le taux de sucre ou d’arôme est élevé, plus le pouvoir d’attraction du produit est fort. Un risque d’addiction d’autant plus dangereux que ces produits incitent les plus jeunes à fumer très tôt. D’après le comité, ils sont de plus en plus nombreux à essayer de fumer dès l’âge de 12 ans.