Taïwan envoie un navire en mer de Chine méridionale après la CPA

Un bâtiment de guerre taïwanais est parti mercredi pour la mer de Chine méridionale afin de "défendre le territoire maritime taïwanais", au lendemain d’un jugement international déclarant infondées les revendications de Pékin dans la région, et qui contredit aussi les visées taïwanaises.

La présidente Tsai Ing-wen a parlé aux soldats à bord de la frégate, affirmant sa détermination à "défendre les droits de notre pays".

Le bâtiment a ensuite pris la mer pour Taiping, l’île principale de l’archipel disputé des Spratleys, et qui est administrée par Taïwan.

La cour permanente d’arbitrage de la Haye (CPA), saisie par Manille pour trancher son différend territorial avec Pékin en mer de Chine méridionale, a jugé que la Chine n’avait aucun droit historique dans la région et qu’elle avait violé les "droits souverains" des Philippines.

Mais la CPA a également jugé que Taiping était en fait "un rocher". A ce titre, elle ne peut générer de zone économique exclusive, ce qui contrecarre les revendications de Taïwan sur les eaux avoisinantes.

Le gouvernement taïwanais a déclaré que le jugement était "complètement inacceptable", et qu’il n’était pas contraignant légalement puisque la CPA n’avait pas invité officiellement Taïwan à participer à la procédure ni ne lui avait demandé son point de vue.

Le jugement, "en particulier la qualification de l’île de Taiping, porte gravement atteinte aux droits de notre pays sur les îles de la mer de Chine méridionale et leurs eaux territoriales", a déclaré Mme Tsai aux soldats dans son discours télévisé.

"Notre mission va faire la preuve de la détermination du peuple taïwanais à défendre ses droits", a-t-elle dit avant de descendre du bâtiment.

Le ministère de la Défense a déclaré qu’il n’y aurait aucun changement de politique. Taïwan va continuer d’envoyer dans la zone des avions et des bateaux.

Pékin a également rejeté le jugement de la CPA.

Taïwan vit un destin séparé de celui de la Chine depuis 1949, lorsque les nationalistes s’y étaient enfuis après avoir perdu la guerre civile face aux communistes.

Les Spratleys sont également revendiquées en tout ou partie par la Chine, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei.

L’ancien président taïwanais Ma Ying-jeou s’était rendu en janvier sur Taiping, s’attirant les critiques des Etats-Unis, du Vietnam et des Philippines.

AFP

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