Tahar Ben Jelloun : ‘’j’écris pour témoigner de mon époque’’

Pour le célèbre écrivain marocain Tahar Ben Jelloun, l’écriture est une sorte de ‘’traversée’’. C’est aussi un témoignage d’une époque, d’une réalité précise.

‘’Certains écrivent pour passer le temps ; d’autres, pour ne pas devenir fou. Moi, j’écris pour témoigner de mon époque. Je ne fais pas une littérature gratuite. Elle a un sens et parle d’une réalité précise, proche de la vie’’, confesse-t-il au magazine hebdomadaire français l’Express.

Romancier et poète, Tahar Ben Jelloun est un trait d’union entre le Maroc et la France. Ses contes modernes dénoncent la violence et le racisme, commente la publication.

Interrogé au sujet de son style, l’écrivain marocain affirme qu’il est toujours dépendant de l’histoire racontée. ‘’Le thème impose le style, comme le pinceau suit le trait des visages. Conteur, je m’autorise des libertés d’écriture. Sans aller vers un ton oral, loin de là, mon style à l’écrit reste souple, proche de la fantaisie, de l’imagination et de la tradition du conte’’.

De même assure-t-il, pour expliquer un sujet d’actualité aux jeunes adultes ou aux adolescents, il faut un style rigoureux, le plus efficace possible. ‘’Pour que l’information passe avec clarté dans un essai, la pédagogie associée à l’écriture est essentielle. C’est la clef. Les plus jeunes lecteurs en ont besoin’’, affirme Tahar Ben Jelloun.

Sur l’influence du 7ème art sur ses écrits, l’écrivain marocain confesse que le cinéma a joué un grand rôle dans sa vie, son écriture et son imaginaire. ‘’J’ai appris à écrire en regardant des films. J’étais attentif à la manière dont John Ford, Howard Hawks ou Fritz Lang racontent une histoire. Souvent lointaine de ma culture et de mon pays. J’ai vu avec bonheur Citizen Kane, d’Orson Welles. Les cinéastes ont bercé ma jeunesse, et mes romans leur doivent beaucoup’’, dit-il.

La peinture aussi est très importante dans la vie de Tahar Ben Jelloun : ‘’dans mes romans ou mes tableaux, je cherche à exprimer une poésie à travers une forme d’élégance. Mais il y a une différence, car peindre est une fête, qui me met en état de liesse et d’euphorie. Je peins pour essayer de capter la lumière du monde. L’écriture est davantage une traversée entre la rive douloureuse et la rive lumineuse. Comment passer d’une rive à l’autre ? Parfois, la rencontre a lieu, les deux formes d’expression se croisent, et ma poésie vient s’imprimer sur la toile. Seule la beauté sauvera notre monde, bien mal en point’’, reconnait-il.

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