La Syrie a dénoncé, samedi dans un communiqué, "les ingérences" des Etats-Unis dans les affaires intérieures syriennes au lendemain de conseils prodigués par Washington aux Syriens de ne pas se rendre à la police du régime du président Bachar al-Assad.
"Le gouvernement syrien dénonce les déclarations irresponsables de la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland, qui visent à ranimer les dissensions et à soutenir les assassinats et le terrorisme pratiqué par les groupes armés à l’égard des citoyens syriens", a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères.
Les autorités syriennes ont promis une amnistie aux détenteurs d’armes qui se rendraient à la police dans les huit prochains jours, "si elles n’ont pas commis d’assassinats", ont affirmé vendredi des médias officiels.
Mais les Etats-Unis ont invité les Syriens de ne pas le faire. "Je ne conseillerais à personne de se rendre aux autorités du régime en ce moment", a indiqué la porte-parole du département d’Etat Victoria Nuland à des journalistes.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH)b rapporte également samedi que "quatre miliciens loyaux au régime (Shabiha) ont été tués lors d’affrontements avec des déserteurs présumés dans la ville de Saraqeb", dans le gouvernorat d’Idleb, près de la frontière turque.
"Au moins trois civils ont été tués par d’intenses tirs à la mitrailleuse lourde qui ont visé le quartier de Baba Amro à Homs", à 160 km au nord de Damas, a précisé l’OSDH.
"Des bruits d’explosion étaient également entendus dans le quartier de Karm al-Zaitoune" à Homs, où neuf civils ont péri vendredi.
Au total, 23 personnes ont été tuées vendredi par les forces de sécurité en Syrie, où d’importants rassemblements ont eu lieu "contre les despotes et les tyrans" à l’appel des militants pro-démocratie qui doutent de la volonté de Damas d’appliquer le plan arabe de sortie de crise.
Ce plan prévoit un arrêt total des violences, la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la répression, le départ de l’armée des villes et la libre circulation des observateurs et médias internationaux, avant l’ouverture d’un dialogue entre le régime et l’opposition.
Les membres du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, dont Damas a jusqu’à présent bloqué toutes les tentatives d’investigations, ont répété vendredi qu’ils souhaitaient plus que jamais "braquer les projecteurs" sur les exactions en Syrie où la répression a déjà fait selon l’ONU plus de 3.000 morts depuis la mi-mars.