"Nous vivons un Vendredi Saint (commémoration de la crucifixion de Jésus) qui dure, dure, et ne laisse pas encore entrevoir la lumière de Pâques (…) Je crains que le geste du Vendredi Saint (du gouverneur romain Ponce-Pilate lors du procès de Jésus, NDLR) ne se répète: celui de se laver les mains", a observé le nonce, lançant sur Radio Vatican un appel au secours et une sévère critique contre l’inaction de la communauté internationale.
"On reste à regarder cette Syrie qui tombe en ruines, et la communauté internationale ne sait que faire! Le nombre des victimes est vraiment impressionnant: on a l’impression de marcher dans le sang de ces victimes de la violence (…) Ce sang qui physiquement imprègne les semelles de nos chaussures", a-t-il ajouté.
Il existe un devoir de "ne pas se laver les mains", a-t-il martelé.
La minorité chrétienne, d’abord épargnée, n’est pas généralement visée en tant que telle mais subit son lot de violences quotidiennes, comme en ont témoigné divers évêques. Beaucoup de chrétiens fuient leurs villes et villages à l’étranger.
Les chrétiens se sentent oubliés y compris par les Eglises occidentales.
Dans une interview à l’AFP, début février, Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep, et président de Caritas-Syrie a accusé l’Occident de "n’accorder aucune importance aux communautés chrétiennes" du Moyen Orient. "Peu importe notre présence ou notre départ! L’Occident ne voit pas l’importance historique de notre présence. D’un cô té, des sociétés sécularisées, laïcisantes, sans aucune dimension de la transcendance, et de l’autre cô té des musulmans qui deviennent de plus en plus fanatiques: les chrétiens sont coincés entre cette mentalité sécularisante et cette mentalité fondamentaliste!", a-t-il déploré